Type de document

États de la question, rapports d'expertise et revues de littérature

Année de publication

2009

Langue

Français

Résumé

Il y a plus de 20 ans, un de nos collègues présentait une affiche scientifique au Congrès annuel de la société américaine de toxicologie. L’étude qui y était décrite concernait la toxicité sur le rein de rats exposés à un solvant organique. Un participant à ce Congrès s’approcha alors de lui et lui demanda « Est-ce que vos rats sont sourds? » Notre collègue crut d’abord avoir lui-même mal entendu la question!

Déjà à l’époque des chercheurs commençaient à s’intéresser à l’effet de différents produits chimiques sur le système auditif. Quand de tels effets sont démontrés pour une substance, on dit qu’elle est « ototoxique ». Et la chose n’est pas aussi étonnante qu’il n’y paraît de prime abord. On ne contestera pas que le bruit est le principal facteur de risque de perte auditive en milieu de travail. Toutefois, pour qu’un son soit interprété par notre cerveau, de très nombreuses cellules entrent en jeu dont des cellules du système nerveux. Bien sûr, ces cellules sont nourries par le sang. Conséquemment, les substances chimiques que nous avons préalablement absorbées et qui circulent dans le sang peuvent entrer en contact avec les cellules impliquées dans le fonctionnement de l’audition.

Ce projet de recherche a consisté à faire le bilan des connaissances rapportées sur ce sujet dans la littérature scientifique. Nous avons évalué la rigueur des méthodologies employées dans ces études. Nous avons aussi examiné la cohérence ou les divergences qui existaient entre des études portant sur une même substance. Certaines de ces études ont été réalisées chez l’humain, dont des groupes de travailleurs, d’autres chez des animaux. Nous avons ensuite construit une « grille de décision » nous permettant de porter un jugement sur la force de la preuve d’une association causale entre l’exposition aux substances étudiées et l’impact sur l’audition. Cela nous a permis de conclure sur l’ototoxicité des substances examinées. Quatre types de conclusions ont été faites : (1) la substance est ototoxique; (2) la substance est possiblement ototoxique; (3) la preuve de l’ototoxicité de la substance n’est pas concluante; (4) il n’y a aucune preuve d’ototoxicité pour cette substance.

Selon notre étude, les substances ototoxiques sont : le plomb, le styrène, le toluène et le trichloroéthylène.

Les substances possiblement ototoxiques sont : l’éthylbenzène, le n-hexane et le xylène.

En conclusion, nous croyons pertinent et prudent de faire un suivi du système auditif des travailleurs exposés à des substances appartenant aux deux premières catégories : ototoxiques ou possiblement ototoxiques. L’interaction possible entre l’exposition à ces substances et le bruit est aussi un facteur à prendre en compte dans l’élaboration des programmes de prévention et de suivi des travailleurs. Enfin, ces données nourriront la banque de données sur les interactions entre les substances réglementées au Québec que nous avons préalablement développée.

ISBN

9782896313556 (version imprimée)

9782896313563 (PDF)

Mots-clés

Produit chimique, Chemical product, Effet toxique, Toxic effect, Trouble de l'audition, Hearing disorder, Effet ototoxique, Ototoxic effect, Solvant, Solvent, Asphyxiant, Métaux, Metals, Plomb, Lead, CAS 7439921, Styrène CAS 100425, Toluène, Toluene, CAS 108883, Trichloréthylène, Trichloroethylene, CAS 79016, Éthylbenzène, Ethylbenzene, CAS 100414, Hexane normal, n-Hexane, Hexane, CAS 110543, Xylène, Xylene, CAS 1330207, Valeur-seuil, Threshold limit value, Québec

Numéro de projet IRSST

0099-5420

Numéro de publication IRSST

R-604

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