Type de document
Rapports de recherche scientifique
Année de publication
2017
Langue
Anglais
Résumé
Les emplois générés par les efforts d’écologisation de l’économie sont en pleine croissance. Ces emplois, couramment appelés « emplois verts », étaient estimés en 2010 à plus de 155 000 au Québec et à 682 000 au Canada. Ces chiffres dépendent bien entendu des définitions données aux termes « écologie » et « environnement », mais donnent une idée de l’importance de ce secteur en croissance. Plusieurs nouvelles technologies se développent et il est impératif d’en apprécier les risques potentiels pour la santé des travailleurs.
L’objectif de cette recherche est de tracer le portrait québécois des emplois verts et d’apprécier le risque potentiel pour la santé des travailleurs découlant de leur exposition aux substances chimiques et aux agents biologiques. Il s’agit plus spécifiquement :
- de définir le secteur économique « vert » au Québec;
- d’identifier les « emplois verts »;
- de déterminer les substances chimiques et les agents biologiques auxquels les travailleurs pourraient être exposés;
- et d’en apprécier qualitativement le risque potentiel pour la santé des travailleurs.
Plusieurs outils ont dû être adaptés ou créés afin d’atteindre ces objectifs. L’identification des emplois verts s’est basée principalement sur les critères extraits de la Loi sur le développement durable du Québec. Le Système de classification des industries de l’Amérique du Nord (SCIAN) et la Classification nationale des professions (CNP) ont établi la base à partir de laquelle nous avons identifié les appellations d’emploi vert au Québec. L’appréciation du risque pour les travailleurs s’appuie principalement sur le modèle de gestion graduée du risque (Control Banding). Cette méthode de gestion qualitative de risque vise à assurer la sécurité des travailleurs exposés à des produits pour lesquels peu d’informations sont disponibles. Un niveau ou bande de danger (toxicité) est attribué aux substances en les comparant à des produits similaires dont le danger est connu et l’exposition à ces substances au poste de travail est également estimée de façon semi-quantitative (bande d’exposition). La majorité des modèles sont fondés sur quatre ou cinq grandes bandes de danger et un nombre équivalent de bandes d’exposition, représentant ainsi de 16 à 25 situations possibles.
L’ensemble de la démarche a permis d’identifier environ 400 appellations d’emplois qui peuvent être considérés « verts » selon la définition proposée et les critères retenus. Ces emplois sont regroupés dans 63 professions différentes pour lesquelles le risque chimique ou biologique potentiel a été apprécié et dont 21 représentent un risque élevé. Elles sont donc prioritaires en termes de recherche sur la santé et la sécurité des travailleurs. D’une façon plus spécifique, les résultats mettent en évidence le risque associé à la gestion des matières résiduelles, une industrie grandissante à laquelle de plus en plus d’activités peuvent être reliées, comme la production énergétique, la production agricole ou la récupération de matières premières. Les centres de tri se multiplient, l’épuration des effluents industriels prend de l’importance tandis que les certificats d’autorisation des sites d’enfouissement ne se délivrent plus aussi facilement qu’autrefois.
Bien que l’appellation « emplois verts » soit à la mode et s’inscrive dans une perspective de développement durable, peu d’informations sont disponibles sur le sujet. Il s’agit de la première étude de cette nature au Québec. Elle peut donc servir de base pour la détermination de priorités de recherche futures dans le domaine des emplois verts. De plus, les hygiénistes peuvent avantageusement utiliser la méthode développée dans une perspective de prévention ou de protection des travailleurs, avec une approche qu’ils pourront enrichir de données plus précises ou quantitatives.
Abstract
Jobs related to the greening of the economy are on the rise. In 2010, there were estimated to be more than 155,000 of these so-called “green jobs” in Québec and 682,000 across Canada. These figures clearly depend on how the terms “ecology” and “environment” are defined, but are indicative of the magnitude of this growth sector. Many new technologies are being developed and it is imperative to assess potential risks to worker health.
The purpose of this research is to provide an overview of green jobs in Québec and assess the potential health risk for workers exposed to chemicals and biological agents. More specifically, the objective is to:
- define the Québec “green industry”;
- identify “green jobs”;
- determine which chemicals and biological substances workers may be exposed to;
- qualitatively assess the potential risk to worker health.
A number of tools had to be adapted or created in pursuit of these objectives. Green jobs were primarily identified based on data taken from the Québec Sustainable Development Act. The North American Industry Classification System (NAICS) and the National Occupational Classification (NOC) formed the basis for identifying green job titles in Québec. The worker risk assessment mainly relies on the control banding model, a qualitative risk management method designed to ensure the safety of workers exposed to products for which little information is available. A hazard level or band (toxicity) is assigned to substances by comparing them to similar products with known hazards, and workstation exposure to these substances is also semi-quantitatively measured (exposure band). Most models are based on four or five broad hazard bands and an equivalent number of exposure bands, representing 16 to 25 possible situations.
The overall process identified some 400 “green” job titles matching the proposed definition and the criteria used. These jobs are grouped into 63 different occupations which have been assessed for potential chemical or biological risk, 21 of which are high risk and, consequently, a high priority for occupational health and safety research. More specifically, the findings highlight the risk associated with waste management, a growing industry to which more and more activities can be connected, including energy production, farming or raw material recovery. Sorting centres are springing up everywhere, treatment of industrial effluents is gaining importance and landfill certificates of approval are not being issued as readily as in the past.
Although the term “green jobs” is fashionable and consistent with the idea of sustainable development, information on the subject is scarce. This study, the first of its kind in Québec, can serve as a basis for determining future research priorities in the area of green jobs. Moreover, hygienists can profitably use the developed method for prevention or worker protection purposes, with an approach that they can enrich with more precise or quantitative data.
ISBN
9782896319169
Mots-clés
Développement durable, Sustainable development, Risque chimique, Chemical hazard, Risque biologique, Biological hazard, Profession, Occupation, Résidu industriel, Industrial waste, Travaux publics, Public works, Épuration des eaux, Water treatment, Québec
Numéro de projet IRSST
2012-0030
Numéro de publication IRSST
R-954
Citation recommandée
Cheneval, E., Busque, M.-A., Ostiguy, C., Lavoie, J., Bourbonnais, R., Labrèche, F. et Zayed, J. (2017). Green jobs in Quebec: Definition and assessment of potential chemical and biological risks to workers' health (Rapport n° R-875). IRSST.