Type de document

Rapports de recherche scientifique

Année de publication

2015

Langue

Français

Résumé

La dernière décennie a vu émerger un intérêt croissant pour le développement et l’utilisation des nanotechnologies (NT) dans différents domaines incluant la chimie, l’électronique, les cosmétiques et le diagnostic/traitement médical. En raison des propriétés uniques des nanoparticules (NP), de leurs multiples applications, de leur potentiel économique et social, et des percées scientifiques dont elles sont à l’origine, plusieurs gouvernements ont décidé d’investir massivement afin de soutenir la recherche, de favoriser l’implantation industrielle et de s’approprier une part de ce marché colossal. Par contre, les efforts de recherche consacrés à caractériser les effets potentiels de l’utilisation de ces matériaux sur la santé et la sécurité des travailleurs ou des consommateurs et sur l’environnement sont beaucoup plus limités. Au niveau mondial, peu d’études ont été conduites pour dresser le portrait de l’exposition des travailleurs aux NP (chercheurs, producteurs, intégrateurs et utilisateurs) et établir la liste de leurs besoins, notamment en matière de santé et de sécurité du travail.

La présente étude a pour objectif de dresser le portrait des industries et des laboratoires de recherche universitaire et publique du Québec qui développent, produisent, utilisent ou commercialisent des NP de synthèse. Pour cela, un questionnaire adapté au contexte québécois a été élaboré, validé et complété en ligne grâce à la plateforme informatisée Survey Monkey. Quelque 2 000 participants et plus de 1 300 entreprises ont été ciblés. Les entreprises ont été contactées par téléphone afin de confirmer leur utilisation ou non de NP et de vérifier leur intérêt à participer à l’étude et à répondre au questionnaire. Les entreprises non rejointes par téléphone et celles qui avaient confirmé l’utilisation de NP ont reçu les informations les invitant et leur permettant de répondre au questionnaire. Pour leur part, les chercheurs associés au NT ont été sollicités par courriel pour participer à ce projet. Le questionnaire a été envoyé à 579 personnes du milieu industriel et à 653 personnes ressources du milieu de la recherche universitaire et publique.

Au total, 90 participants, dont 51 provenant du milieu industriel, ont complété le questionnaire. Des entreprises ciblées et rejointes par téléphone, 7,4 % ont mentionné être impliquées en NT. Vingt-neuf pour cent des industries, qui ont déclaré utiliser des NP lors de l’enquête téléphonique, ont complété le questionnaire. La plupart des établissements qui utilisent des NP comptent 250 employés ou moins et la proportion des activités qui impliquent les NP de la majorité d’entre elles est inférieure à 10 % en milieu industriel, sauf pour celles qui en produisent. Les résultats du sondage, jugés significativement représentatifs de la situation au Québec, montrent que la majorité des NP sont utilisées sous forme de poudre et de particules et proviennent principalement des États-Unis et du Canada. Les opérations susceptibles de générer les NP et les mesures de prévention utilisées varient selon les établissements et diffèrent selon que l’établissement œuvre en recherche ou en production industrielle. Quoiqu’une forte proportion des répondants affirme avoir mis en place des mesures de prévention qu’ils croient suffisantes, un nombre non négligeable d’entre eux souhaite avoir une meilleure connaissance des réglementations spécifiques en vigueur, de mesures de manipulation sécuritaire, de la toxicité des NP, des bonnes méthodes de travail, de l’efficacité des équipements de protection individuelle, de la conception sécuritaire des lieux, de la gestion des déchets et de l’impact environnemental. Cette étude démontre que l’essor des NT se poursuit au Québec, qu’il couvre différents secteurs d’activité économique et que les personnes impliquées souhaitent être mieux informées sur les principaux aspects relatifs à une gestion optimale des risques en matière de SST.

Abstract

In the past decade, we have witnessed growing interest in the development and use of nanotechnologies (NTs) in various fields, including chemistry, electronics, cosmetics and medical diagnosis/treatment. Due to the unique properties of nanoparticles (NPs), their many applications, their economic and social potential, and the consequent scientific breakthroughs, a number of governments have opted to inject massive funds into supporting research, promoting industrial implementation, and cornering a share of this huge market. By contrast, much more limited research efforts have been devoted to characterizing the potential effects of using these materials both on worker and consumer health and safety and on the environment. Few studies have been conducted worldwide to provide an overview of worker exposure (researchers, producers, integrators and end-users) to NPs or to draw up a list of their needs, notably in terms of occupational health and safety.

The aim of this study was to produce an overview of Québec industries and academic and government research laboratories that develop, produce, use or market synthetic NPs. A questionnaire adapted to the Québec context was therefore developed, validated and subsequently completed online using the SurveyMonkey platform. Around 2,000 participants and over 1,300 companies were targeted. The companies were contacted by telephone to confirm their use or not of NPs and ascertain their interest in participating in the study and completing the questionnaire. Companies that could not be reached by phone and those that confirmed their use of NPs were sent information inviting and allowing them to complete the questionnaire. Researchers involved with NTs were sent an email invitation to participate in the project. The questionnaire was sent to 579 individuals in industry and 653 resource persons in the academic and government research communities.

A total of 90 participants, including 51 from industry, completed the questionnaire. Of the targeted companies reached by telephone, 7.4% mentioned being involved with NTs. Twenty-nine percent of the industries that reported using NPs during the telephone interview completed the questionnaire. Most of the establishments using NPs had 250 employees or fewer, and the proportion of their activities involving NPs was for the most part less than 10% in the industrial sector, with the exception of companies that produce NPs. The survey results, which were deemed significantly representative of the situation in Québec, show that the majority of NPs are used in powder and particle form and come mainly from the United States and Canada. The operations likely to generate NPs and the prevention measures used vary from one establishment to the other, and differ, depending on whether the establishment is involved in research or industrial production. While a high proportion of respondents confirmed that they have implemented prevention measures they believe to be adequate, a significant number of them also expressed the desire for a better knowledge of the specific standards and regulations in force, safe handling procedures, NP toxicity, proper work methods, the effectiveness of personal protective equipment, safe workplace design, waste management and environmental impact. This study confirms the growing use of NTs in Québec, that it includes various economic activity sectors, and that the people involved want to be better informed about the main aspects related to optimal management of OHS risks.

ISBN

9782896317783

Mots-clés

Nanotechnologie, Nanotechnology, Organisation de la recherche, Research organisation, Industrie, Industry, Organisation de la prévention dans l'entreprise, Plant safety and health organisation, Enquête par questionnaire, Questionnaire survey, Québec

Numéro de projet IRSST

0099-8590

Numéro de publication IRSST

R-854

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