Type de document

Rapports de recherche scientifique

Année de publication

2014

Langue

Français

Résumé

Les problèmes de santé mentale au travail représentent actuellement l’une des plus importantes causes d’absence du travail, et ce phénomène a connu une croissance marquée au cours des dernières années. Nos travaux antérieurs ont révélé que la majorité des travailleurs qui se sont absentés en raison d’un problème de santé mentale font référence aux difficultés vécues dans le cadre de leur activité professionnelle comme facteur ayant contribué à la détérioration de leur état de santé et de leur arrêt de travail, d’où l’importance d’orienter les pratiques de retour au travail vers la modification des facteurs de l’organisation du travail. L’objectif général de ce projet est de tracer le passage d’une démarche individuelle de soutien au retour au travail et au maintien en emploi des travailleurs qui se sont absentés en raison d’un problème de santé mentale à une démarche organisationnelle visant la prévention des problèmes de santé mentale dans le milieu de travail. Ce projet s’inscrit dans le prolongement d’une étude visant la conception, l’implantation et l’évaluation d’une démarche de soutien au retour au travail réalisée dans un centre de santé et de services sociaux (St-Arnaud et coll., 2011).

Spécifiquement, le projet visait à : 1) Identifier et caractériser les facteurs de l’organisation du travail que le travailleur a reconnus comme ayant contribué à la détérioration de son état de santé mentale et à son retrait du travail; 2) Identifier et caractériser les facteurs de l’organisation du travail que le travailleur a reconnus comme étant une préoccupation à l’égard de son retour au travail et qu’il a inscrits dans son plan de retour au travail; 3) Identifier et caractériser les interventions organisationnelles sur le travail prévues en concertation par le travailleur et son supérieur dans un plan de retour au travail visant à soutenir le travailleur lors de son retour (prévention tertiaire); 4) Déterminer les écarts entre les facteurs identifiés par le travailleur, les interventions prévues au plan d’action et les interventions réellement mises en place par l’organisation, et analyser les logiques d’action qui expliquent ces écarts et qui pourraient avoir un impact sur les interventions de prévention primaire; et 5) Dégager, à partir de l’ensemble des parcours, des cibles d’action en matière de prévention primaire.

L’étude porte plus spécifiquement sur l’analyse du parcours des personnes absentes du travail pour des raisons de santé mentale et qui ont identifié le travail comme facteur ayant contribué à la détérioration de leur santé et à leur arrêt de travail. La collecte des données a été faite à partir d’entrevues individuelles semi-structurées, réalisées auprès des travailleurs et de leur supérieur immédiat, et d’un plan d’action écrit, en concertation travailleur-employeur, visant à soutenir le retour au travail. La codification et l’analyse des données ont été réalisées à l’aide du logiciel Nvivo.

La réalisation de cette activité de recherche a permis de développer une stratégie de soutien au retour au travail axée sur les activités de travail et sur la mise en place, à partir de situations réelles et en collaboration avec le supérieur immédiat, d’interventions en prévention tertiaire. Cette stratégie a de plus permis d’ouvrir sur des interventions de prévention primaire en santé mentale au travail; les interventions réalisées pouvant toucher les travailleurs qui ne se sont pas encore absentés, mais qui pourraient être visés par les situations de travail à l’origine de l’absence d’autres travailleurs.

L’originalité de cette recherche repose sur son rôle de sentinelle dans le développement de pratiques préventives en santé mentale au travail. Cette démarche sentinelle suggère d’étudier le cas des travailleurs qui sont absents pour des raisons de santé et qui identifient des éléments de l’organisation du travail comme étant contributifs de leur pathologie, pour déterminer les situations de travail susceptibles d’affecter aussi d’autres travailleurs issus du même milieu de travail.

Abstract

Mental health problems at work are currently a leading cause of work absences and have increased dramatically in recent years. Our previous research indicated that most workers absent because of a mental health problem mention difficulties in the workplace as a factor contributing to the deterioration of their health and their having to stop work—hence the importance of work-return practices that focus on modifying work organization factors. The general goal of this project is to track the move from an individual approach based in return-to-work support and employment retention for workers on leave due to a mental health problem to an organizational approach designed to prevent mental health problems in the workplace. This project is an extension of a study to design, implement and evaluate a return-to-work support initiative in a health and social services centre (St-Arnaud et al., 2011).

Specifically, the project was meant to 1) identify and characterize work organization factors that the worker acknowledges as having contributed to the deterioration of his/her mental health and absence from work; 2) identify and characterize work organization factors that the worker acknowledges as a concern with respect to his/her return to work and has included in his/her return-to-work plan; 3) identify and characterize work-related organizational measures determined jointly by the worker and his/her supervisor and included in the return-to-work plan to support the worker when he/she returns to work (tertiary prevention); 4) determine discrepancies between factors identified by the worker, measures included in the action plan and measure actually implemented by the organization, and analyze what accounts for these discrepancies and might impact primary prevention intervention; and 5) identify primary prevention targets, based on the entire process undergone.

The study focuses specifically on analyzing of the process undergone by people on mental health leave who have identified work as a factor that contributed to the deterioration of their health and their absence from work. Data were collected through semi-structured individual interviews of workers and their immediate supervisors, and from action plans written jointly by the worker and the employer to support the return to work. The software NVivo was used to code and analyze the data.

This research project made it possible to develop a return-to-work support strategy based on work activities and on implementation of tertiary prevention measures based on real situations and in cooperation with the immediate supervisor. This strategy also led to discovery of possible primary prevention interventions for mental health in the workplace, interventions that might help workers who are not yet on mental health leave but might be affected by work situations that caused other workers to take such leave.

What is original about this research project is the sentinel approach to the development of preventive practices in workplace mental health. This approach calls for study of cases of workers on mental health leave who pinpoint work organization elements as contributing to their pathology in order to identify work situations that might also affect other workers in the same work environment.

ISBN

9782896317080

Mots-clés

Santé mentale, Mental health, Réadaptation professionnelle, Vocational rehabilitation, Maintien en emploi, Job maintenance, Critère de risque, Hazard criteria, Organisation du travail, Work organisation, Stress mental, Mental stress, Rôle de la direction, Role of management, Ressources humaines, Human resources, Psychologie et organisation du travail, Psychology of work organisation, Enquête par entrevue, Interview survey, Québec

Numéro de projet IRSST

0099-8750

Numéro de publication IRSST

R-807

Partager

COinS