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Rapports de recherche scientifique

Année de publication

2014

Langue

Français

Résumé

L’asthme est une maladie inflammatoire des bronches qui se traduit par une respiration sifflante, de la toux et de la difficulté à respirer. Ces symptômes s’accompagnent de changements de la fonction respiratoire qui comprennent une obstruction des bronches ainsi qu’une irritabilité anormale de celles-ci. L’inflammation présente dans l’asthme correspond la plupart du temps à la présence de cellules appelées éosinophiles. L’asthme professionnel (AP) est un asthme qui est causé par une allergie à un produit présent sur le lieu de travail. L’exposition à un agent professionnel, auquel un travailleur est allergique induit non seulement une diminution de la fonction respiratoire, mais aussi une augmentation de l’inflammation bronchique éosinophilique dans la majorité des cas.

Cependant, une partie des personnes qui souffrent de l’asthme professionnel ne présentent pas d’inflammation éosinophilique lorsqu’elles sont exposées à la substance à laquelle elles sont allergiques. Une étude antérieure suggérait que ces personnes pourraient développer un asthme plus sévère que celles qui présentent une inflammation éosinophilique. L’inflammation bronchique peut être mesurée dans les crachats en pratiquant une méthode qui consiste à faire cracher les sujets après inhalation d’une solution saline. Cette technique se nomme l’expectoration induite.

Le but de ce projet de recherche est d’évaluer si l’absence d’éosinophiles dans l’expectoration, au moment de l’exposition à l’agent professionnel en cause lors du diagnostic, permet d’identifier un groupe de travailleurs dont le pronostic de l’asthme est plus défavorable à long terme, même après retrait de l’exposition. Les travailleurs qui avaient eu un diagnostic d’asthme professionnel établi par tests de provocation bronchique spécifiques (TPS), il y a environ cinq ans, ont été évalués à nouveau afin de comparer la sévérité de l’asthme des sujets qui avaient eu une réponse éosinophilique durant le test de provocation bronchique à ceux qui avaient eu une réponse non éosinophilique.

Résultats

Quarante-quatre sujets, qui ont fourni un échantillon d’expectoration valide au moment du diagnostic (avant et après le TPS), ainsi qu’au moment de l’étude, ont été étudiés. Quinze d’entre eux n’avaient pas présenté de réponse éosinophilique au moment du diagnostic, alors que les 29 autres sujets avaient eu cette réaction éosinophilique après le TPS. Au moment du diagnostic, les sujets avec inflammation non éosinophilique présentaient une obstruction bronchique légèrement plus marquée que les sujets non éosinophiliques, mais ils ne démontraient pas davantage d’hyperexcitabilité bronchique.

Cinq ans plus tard, les sujets avec réponse non éosinophilique présentaient un volume expiré maximal en une seconde (VEMS) plus bas, une obstruction bronchique plus importante ainsi qu’une hyperexcitabilité bronchique plus marquée. Ils avaient également tendance à montrer plus de difficultés à maîtriser leur asthme. Par ailleurs, le type de réponse inflammatoire (éosinophilique vs non éosinophilique) était associé à une plus grande progression de l’obstruction bronchique au cours des années de suivi.

Conclusion

Les résultats de cette étude suggèrent que les sujets avec asthme professionnel ayant une réponse non éosinophilique ont un asthme plus sévère au moment du diagnostic et n’évoluent pas aussi bien que ceux ayant une réponse éosinophilique.

Abstract

Asthma is an inflammatory disease of the airways that results in wheezing, coughing and difficulty breathing. These symptoms are accompanied by changes in respiratory function that include airway obstruction and hyperresponsiveness. Cells called eosinophils are generally present in cases of asthma-related inflammation. Occupational asthma (OA) is an asthma caused by an allergy to a product present in the workplace. Exposure to an occupational agent to which the worker is allergic provokes not only reduced respiratory function but also an increase in eosinophilic airway inflammation. However, some people with occupational asthma do not present eosinophilic inflammation when exposed to a substance to which they are allergic. An earlier study suggested that more severe asthma may develop in these people than in those who present eosinophilic inflammation. Airway inflammation can be measured in sputum induced by having patients inhale a saline solution (induced sputum test).

The purpose of this research project was to find out if absence of sputum eosinophilia on exposure to the offending occupational agent at the time of diagnosis can be used to identify workers with a less favourable long-term asthma prognosis even when removed from exposure. Workers diagnosed with occupational asthma based on a specific inhalation challenge (SIC) about five years ago were tested again to compare asthma severity in those who had an eosinophilic response to the SIC to those who had a non-eosinophilic response.

Results

Forty-four subjects who provided a valid sputum sample at the time of diagnosis (before and after the SIC) and at the time of the study were investigated. Of these, fifteen did not have an eosinophilic response at the time of diagnosis, while 29 did have an eosinophilic response to the SIC. At the time of diagnosis, the non-eosinophilic responders had slightly greater airway limitation than the eosinophilic responders, but they did not show more airway hyperresponsiveness.

Five years later, forced expiration volume in one second (FEV1) was lower, airway obstruction was greater and airway hyperresponsiveness was more pronounced in the non-eosinophilic responders. These subjects also tended to have more difficulty controlling their asthma, and non-eosinophilic response was associated with greater progression of airflow obstruction in the follow-up period.

Conclusion

The study results suggest that subjects with occupational asthma who have a non-eosinophilic response have more severe asthma at the time of diagnosis and poorer outcomes over time than those with an eosinophilic response.

ISBN

9782896317103

Mots-clés

Asthme allergique, Allergic asthma, Éosinophilie, Eosinophilia, Pronostic, Prognosis, Capacité ventilatoire, Ventilatory capacity, Étude comparée, Comparative study, Étude longitudinale, Longitudinal study, Montréal-région, Montreal-region, Québec

Numéro de projet IRSST

0099-7690

Numéro de publication IRSST

R-809

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