Type de document

Rapports de recherche scientifique

Année de publication

2005

Langue

Français

Résumé

À la suite d’une demande des partenaires sociaux d’une grande entreprise de transport public, préoccupés par les niveaux vibratoires auxquels sont exposés les opérateurs de métro et par le siège inadéquat installé dans l’espace restreint de la loge de conduite, deux études ont été menées en parallèle. La première étude1, objet du présent rapport, est une recherche exploratoire en deux volets : le premier vise à mieux définir la problématique de santé et de sécurité des opérateurs du métro alors que le second se concentre sur les possibilités d’améliorer le poste de conduite des trains construits il y a trente ans et qui resteront en service encore plusieurs années.

Dans le cadre du premier volet de l’étude exploratoire, des données de l’entreprise ont été analysées et de nouvelles informations ont été recueillies au moyen d’un questionnaire distribué à l’ensemble des opérateurs. Huit thèmes ont été documentés : la population des opérateurs; les assignations; le travail d’opérateur; les absences et les lésions professionnelles; la santé physique; la santé psychologique; les contraintes du travail et les vibrations. L’enquête de perception réalisée auprès des opérateurs révèle la présence de plusieurs contraintes reliées à l’environnement physique de même qu’à l’environnement organisationnel. Par exemple, la majorité des opérateurs considèrent que l’exposition aux vibrations et les postures inconfortables constituent des contraintes présentes dans leur travail et ces contraintes sont jugées pénibles pour une forte proportion d’entre eux (respectivement 64 % et 54 % de l’ensemble des opérateurs). L’enquête révèle que, au cours de la conduite, la majorité des opérateurs alternent entre la position debout et la position assise et la raison la plus souvent mentionnée est « pour changer le mal de place ». Parallèlement à l’enquête, des observations in situ et des entretiens ont été effectués pour mieux comprendre les exigences et les contraintes du travail d’opérateur et pour situer les préoccupations relatives au siège et aux vibrations.

Dans le cadre du second volet de l’étude, un groupe de travail (opérateurs, chef d’opération, ingénieur, surintendant d’entretien, ergonomes) a été créé afin d’élaborer des options de réaménagement pour améliorer le confort des opérateurs. Des simulations par ordinateur ont permis d’apprécier les écarts importants entre la situation existante et ce qui serait souhaitable pour favoriser des postures confortables et une bonne vision sur la voie. Ces simulations ont permis de jeter les bases d’un premier concept d’aménagement soit : un siège mobile qui permette à l’opérateur de s’approcher du manipulateur lors de la conduite manuelle et qui puisse se centrer vis-à-vis l’ouverture du pupitre pour permettre davantage d’espace pour les jambes en pilotage automatique. De plus, ce concept nécessite un gain d’espace à l’arrière du siège pour accommoder les opérateurs de grande taille et un dispositif permettant de hausser les opérateurs de petite taille pour offrir un meilleur champ de vision à l’avant du train.

Les possibilités de modifier l’intérieur de la loge ont été étudiées en démontant plusieurs équipements. Seules les modifications suivantes s’avéraient possibles : créer une ouverture à la base du pupitre pour glisser le pied droit; déplacer la tôle couvrant le pupitre de même qu’un poteau de quelques centimètres vers l’avant de la loge pour laisser plus de place pour le genou droit; relocaliser la manivelle du frein à main pour libérer un peu d’espace derrière le siège. Ces changements ont été reproduits sur une maquette de loge grandeur réelle et neuf opérateurs ont participé à des simulations qui ont permis de confirmer les répercussions positives de ces changements sur la posture et de caractériser les plages d’ajustement (de haut en bas, d’avant arrière, de gauche à droite), et l’angle de rotation du siège nécessaires pour permettre des postures plus confortables autant en conduite manuelle qu’en pilotage automatique. Une prochaine étude visera à implanter les changements suggérés dans une loge prototype et à choisir un siège qui répondra tant aux critères ergonomiques qu’aux critères de vibrations identifiés lors de l’étude menée par nos collègues spécialistes en vibrations.

1 La deuxième étude (Boileau et al. 2005) visait entre autres à quantifier l’exposition des opérateurs aux vibrations et à analyser les différents paramètres susceptibles de contribuer aux niveaux vibratoires mesuré.

Mots-clés

Métro, Subway, Transport souterrain, Underground transportation, Organisation du travail, Work organisation, Cabine de conduite, Drivers' cab, Conduite de véhicule, Driving, Niveau de santé, State of health, Santé mentale, Mental health, Absentéisme, Absenteeism, Anthropométrie, Anthropometry, Évaluation ergonomique, Ergonomic evaluation, Siège de conducteur, Driver seat, Posture de travail, Work posture, Aménagement des postes, Workplace design, Vibration, Questionnaire, Montréal-région, Montreal-region, Québec

Numéro de projet IRSST

0099-2300

Numéro de publication IRSST

R-431

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