Type de document
Rapports de recherche scientifique
Année de publication
2008
Langue
Français
Résumé
Les pompiers forestiers sont exposés à un mélange complexe de produits de combustion, inclusion faite du monoxyde de carbone, de vapeurs et de gaz irritants, d’agents cancérogènes, de particules inhalables et de nanoparticules. Ils fournissent un niveau d’effort considérable lorsqu’ils combattent des incendies, et leurs quarts de travail peuvent s’étendre jusqu’à 16 heures ou plus.
Des études sur les pompiers forestiers ont été réalisées aux États-Unis et en Australie, mais jamais au Québec. Ces pompiers font souvent état de troubles respiratoires et neurologiques. Une déperdition de la fonction respiratoire a aussi été observée au gré des quarts et des saisons. Comme il est difficile d’acheminer du matériel d’échantillonnage à la lisière d’un incendie naissant, la plupart des études ont porté sur la collecte d’échantillons individuels lorsque l’intensité de la fumée était « faible » ou « faible à moyenne ». Bien qu’on ait interprété certaines de ces études comme révélant que les niveaux d’exposition, échelonnés sur la semaine de travail d’un pompier ou sur l’ensemble de sa carrière, sont en-deçà des limites d’exposition professionnelles moyennes pondérées sur 8 heures, d’autres ont démontré que l’exposition à certains produits de combustion toxiques dépasse de loin les limites d’exposition professionnelle de courte durée au moins une partie du temps. Des pics d’exposition au monoxyde de carbone atteignant 1 200 ppm ont été observés au moment de lutter contre des feux de forêt. On a constaté que les pics d’exposition aux produits de combustion dépassaient de 3 à 10 fois les limites d’exposition de courte durée dans environ 50 % des cas.
Les substances les plus préoccupantes sont le monoxyde de carbone, le formaldéhyde, l’acroléine et les particules inhalables. Un deuxième groupe préoccupant, quoiqu’à des concentrations proportionnellement plus faibles, comprend le benzène, le dioxyde de carbone (CO2), les oxydes d’azote, les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), l’ammoniac et le 2-furaldéhyde. Un troisième groupe préoccupant, quoiqu’à des concentrations proportionnellement plus faibles aussi, comprend l’acétaldéhyde, le 1,3-butadiène, le méthane, le méthanol, le styrène, l’acétonitrile, le propionaldéhyde, le toluène, le bromométhane, le méthyléthylcétone, l’acétone, le chlorométhane, le xylène, le phénol, le tétrahydrofurane, l’iodométhane et le mercure. Les données suggèrent que si les pompiers forestiers sont exposés à 25 ppm de monoxyde de carbone (soit une valeur inférieure à la limite d’exposition admissible), il se peut qu’ils soient surexposés au formaldéhyde, aux HAP (benzo[a]pyrène) et aux particules inhalables.
Aux États-Unis, la National Fire Protection Association a récemment annoncé qu’elle allait de l’avant avec l’élaboration d’une nouvelle norme de protection respiratoire dans la lutte contre les feux de forêt, mais il faudra un certain temps avant que des respirateurs homologués soient mis à la disposition des pompiers forestiers.
Si les contrôles administratifs ne suffisent pas à réduire les risques d’exposition à des niveaux acceptables, il importe de fournir aux pompiers forestiers des respirateurs à même de filtrer le formaldéhyde, les particules inhalables, les vapeurs et les acides organiques, l’acroléine et les HAP. Les pompiers forestiers doivent cependant être informés qu’à des niveaux de travail intenses, l’efficacité et la durée de vie des cartouches purifiantes restent inconnues. On craint par ailleurs que les pompiers qui utilisent un appareil respiratoire filtrant s’exposent sans le savoir à des niveaux plus élevés de contaminants non filtrés par leur respirateur qu’ils ne le feraient autrement. Jusqu’à ce qu’un respirateur conçu pour la lutte contre les feux de forêt filtre efficacement le monoxyde de carbone, les appareils disponibles devraient être utilisés de concert avec un détecteur d’oxyde de carbone.
Abstract
Wildland firefighters are exposed to a complex mixture of combustion products including carbon monoxide, irritant gases and vapours, carcinogens, respirable particles, and nanoparticles. They engage in heavy exercise levels while fighting fires and their work shifts extend to 16 hours or more.
Wildland firefighter studies have been conducted in the United States and in Australia, but no such studies have been conducted in Quebec. Wildland firefighters frequently report respiratory and neurological symptoms. Cross-shift and cross-seasonal decrements in lung function have also been observed. Because of the difficulty in getting sampling equipment to the fire line at the beginning of a fire, most studies have collected personal samples when smoke intensity is “low” or “low to medium”. While some of these studies have been interpreted to show that exposure levels, when averaged over a firefighter’s work week or career, are below 8-hr time weighted average occupational exposure limits, others have demonstrated that exposures to some toxic combustion products far exceed occupational short term exposure limits at least some of the time. Peak carbon monoxide personal exposures up to 1200 ppm have been observed while fighting wildland fires. Peak exposures to combustion products have been found to exceed short-term exposure limits in approximately 50% of cases, up to 3-10 times the STEL.
The substances of greatest concern are carbon monoxide, formaldehyde, acrolein, and respirable and inhalable particles. A second group of concern, but present at proportionally lower concentrations, includes benzene, carbon dioxide (CO2), nitrogen oxides, PAH, ammonia, and furfural. A third group of concern, but present at proportionally lower concentrations again, includes acetaldehyde, 1,3-butadiene, methane, methanol, styrene, acetonitrile, propionaldehyde, toluene, methyl bromide, methylethylketone, acetone, methyl chloride, xylenes, phenol, tetrahydrofuran, methyl iodide, and mercury. Data suggests that if wildland firefighters are exposed to 25 ppm of carbon monoxide (below the permissible exposure value), they may be overexposed to formaldehyde, acrolein, PAH (benzo[a]pyrene), and respirable particles.
The U.S. National Fire Protection Association has recently announced that it is proceeding with the development of a new wildland firefighting respiratory protection Standard, but it will be some time still before respirators certified for wildland firefighting will become available.
If administrative controls are unsuccessful in reducing exposures to acceptable levels, wildland firefighters should be provided with air purifying respirators for formaldehyde, respirable particulate matter, organic vapours and acids, acrolein, and PAH. However, wildland firefighters should be cautioned that at high work levels the effectiveness and duration of air purifying cartridges is unknown. There is also a concern that firefighters using air purifying respirators may unknowingly expose themselves to higher levels of contaminants not removed by their respirator than they would otherwise. Until a respirator is developed for wildland firefighting that effectively removes carbon monoxide, air purifying respirators should be used in conjunction with a carbon monoxide alarm.
ISBN
9782896312955 (PDF)
9782896312948 (version imprimée)
Mots-clés
Service des incendies, Fire service, Feu de forêt, Forest fire, Équipement de protection respiratoire, Respirator, Évaluation du risque, Hazard evaluation, Lutte contre le feu, Fire fighting, Gestion, Management, Conditions de travail, Conditions of work, Fumée, Smoke, Évaluation de la toxicité, Toxicity evaluation, Limitation de l'exposition, Limitation of exposure, Hydrocarbures polycycliques aromatiques, Polycyclic aromatic hydrocarbons, Formaldéhyde, Formaldehyde, CAS 50000, Monoxyde de carbone, Carbon monoxide, CAS 630080, Acroléine, Acrolein, CAS 107028, Surveillance médicale, Medical supervision, Québec
Numéro de projet IRSST
0099-4700
Numéro de publication IRSST
R-571
Citation recommandée
Austin, C. (2008). Risques pour la santé des pompiers forestiers et protection respiratoire (Rapport n° R-571). IRSST. https://pharesst.irsst.qc.ca/rapports-scientifique/508
