Type de document
Rapports de recherche scientifique
Année de publication
2008
Langue
Français
Résumé
Une nouvelle révolution industrielle est amorcée autour des nanotechnologies. Les applications devraient permettre d’améliorer de façon substantielle les performances de multiples produits et favoriser le développement économique, l’amélioration de la qualité de vie et la protection de l’environnement. La très petite taille des nanoparticules de synthèse (NP < 100 nanomètres) leur confère des propriétés uniques qui ne se retrouvent pas chez les produits de même composition chimique mais de plus grande taille. Des impacts majeurs sont anticipés dans tous les domaines de la vie économique et sociale et la plupart des universités québécoises de même que plusieurs centres de recherche œuvrent déjà à la conception de nouvelles applications. Plusieurs entreprises sont en phase de démarrage, en exploitation ou incorporent déjà des NP dans leurs procédés afin d’améliorer la performance de leurs produits et la tendance devrait s’accentuer au cours des prochaines années. Au niveau international, en 2007, on comptait plus de 500 produits nanotechnologiques commercialisés, pour un marché mondial de 88 milliards de dollars lequel devrait presque doubler en 2008.
La synthèse et la production de ces nouveaux matériaux soulèvent actuellement de nombreuses questions et génèrent des inquiétudes à cause des connaissances scientifiques fragmentaires sur les risques pour la santé et pour la sécurité. Néanmoins, la recherche a déjà démontré différents risques reliés à certaines NP. De façon générale, les NP sont plus toxiques que les substances chimiques équivalentes de taille supérieure. Elles se distribuent en outre de façon différenciée dans l’organisme sans qu’il soit possible aujourd’hui d’anticiper tous les effets de leur présence. Par ailleurs, compte tenu de la grande surface spécifique de ces produits, plusieurs présentent également des risques d’incendie ou d’explosion.
Les connaissances actuelles permettent néanmoins de gérer efficacement ces risques, même dans un contexte d’incertitudes. Afin de soutenir le développement sécuritaire des nanotechnologies au Québec, aussi bien en milieu industriel que dans le monde de la recherche, le présent guide de bonnes pratiques vise à rassembler les connaissances scientifiques actuelles sur l’identification des dangers et sur l’évaluation et la gestion des risques, que ceux-ci soient spécifiques ou non aux NP. De ces informations, de bonnes pratiques de travail seront identifiées. Il semble essentiel de rappeler que la gestion du risque requiert un équilibre entre la recherche d’opportunité de gains et l’atténuation des pertes. Pour devenir plus efficace, la gestion du risque devrait être partie intégrante de la culture d’une organisation. C’est un élément clé de la bonne gouvernance organisationnelle. En pratique, la gestion du risque constitue un procédé itératif à effectuer dans une certaine séquence logique et qui permet des améliorations continues dans la prise de décisions tout en facilitant l’accroissement constant de la performance.
Les auteurs favorisent une approche préventive visant à minimiser l’exposition professionnelle à des NP dont l’évaluation des risques ne peut être précisément établie. Ils proposent une approche étape par étape suivie de quelques exemples d’applications en milieu industriel ou de la recherche. Considérant les différentes voies d’exposition et les facteurs pouvant influencer la toxicité des NP, de même que les risques pour la sécurité, le guide se base essentiellement sur l’identification des dangers, sur les différentes stratégies d’évaluation des risques et sur une hiérarchie de moyens de maîtrise en intégrant les connaissances spécifiques aux NP lorsque celles-ci sont disponibles. Il a pour but de soutenir les laboratoires et les entreprises québécoises dans la mise en place de bonnes pratiques pour un travail sécuritaire avec les NP.
Abstract
A new industrial revolution is under way, based on nanotechnologies. The applications should substantially improve the performance of many products and favour economic development, a better quality of life and environmental protection. The very small size of engineered nanoparticles (NPs < 100 nanometres) confers them unique properties not found in larger products of the same chemical composition. Major impacts are anticipated in every field of economic and social activity. Most Québec universities and several researchers are already working on the design of new applications. Many companies are in the startup phase or in operation, or they already incorporate NPs into their processes to improve their products’ performance. The trend should be accentuated in the years ahead. In 2007, at the international level, more than 500 nanotechnological products were commercially available, for a world market of $88 billion, which should almost double in 2008.
The synthesis and production of these new materials currently raise many questions and generate concerns, due to the fragmentary scientific knowledge of their health and safety risks. Nonetheless, research has shown real risks related to certain NPs. In general, NPs are more toxic than equivalent larger-scale chemical substances. Their distribution in the organism is differentiated and it is not currently possible to anticipate all the effects of their presence. Moreover, given the large specific surface area of particles of these products, some also present risks of fire or explosion.
These risks nevertheless can be managed effectively with the current state of knowledge, even in this uncertain context. To support safe development of nanotechnologies in Québec, both in industry and in the research community, this best practices guide assembles the current scientific knowledge on identification of the dangers, risk assessment and risk management, regardless of whether this knowledge is NP-specific. From this information, good work practices will be identified. We consider it essential to mention that risk management requires a balance between the searching for opportunities for gains and mitigating losses. To become more effective, risk management should be an integral part of an organization’s culture. It is a key factor in good organizational governance. In practice, risk management is an iterative process to be carried out in a logical sequence, allowing continuous improvement in decision-making while facilitating constantly improved performance.
The authors favour a preventive approach aimed at minimizing occupational exposure to NPs when their risk assessment cannot be established precisely. They propose a step-by-step approach, followed by some examples of applications in industry or research. Considering the different exposure routes, the factors that can influence NPs toxicity and the safety risks, the guide essentially is based on identification of the dangers, assessment of the risks and a conventional hierarchy of means of control, integrating NP-specific knowledge when this is available. Its goal is to support Québec laboratories and companies in establishing good practices to work safely with nanoparticles.
ISBN
9782896313181 (PDF)
9782896313174 (version imprimée)
Mots-clés
Nanoparticules, Nanoparticles, Programme de prévention, Health and safety program, Méthode de travail et sécurité, Safe working method, Technique de sécurité, Safety engineering, Ventilation, Évaluation du risque, Hazard evaluation, Gestion du risque, Risk management, Procédé de fabrication, Manufacturing process, Législation, Legislation
Numéro de projet IRSST
0099-5950
Numéro de publication IRSST
R-586
Citation recommandée
Ostiguy, C., Roberge, B., Ménard, L. et Endo, C.-A. (2008). Guide de bonnes pratiques favorisant la gestion des risques reliés aux nanoparticules de synthèse (Rapport n° R-586). IRSST. https://pharesst.irsst.qc.ca/rapports-scientifique/521
