Type de document
Rapports de recherche scientifique
Année de publication
1988
Langue
Français
Résumé
Depuis quelques années, la qualité de l'air dans les édifices à bureaux est un sujet de préoccupation pour les occupants. Dans ce contexte, l'IRSST et l'Association paritaire du secteur Administration provinciale ont entrepris une étude visant à développer une démarche d'analyse des problèmes et à dégager des recommandations. Trois édifices ont été évalués dans le cadre de ce projet.
Les problèmes de santé et d'inconfort observés sont le résultat de l'interaction de différents facteurs. Parmi ceux-ci, les contaminants chimiques, les agents microbiologiques, les paramètres de confort thermique et les caractéristiques des systèmes de ventilation ont été retenus. De plus, un questionnaire a été distribué aux occupants afin de connaître leur perception de la qualité de l'air et de la ventilation.
Suite à une revue de la littérature concernant la qualité de l'air dans ces édifices et les polluants susceptibles d'y être rencontrés, les contaminants chimiques suivants ont été retenus en vue d'une évaluation environnementale: monoxyde de carbone (CO), anhydride carbonique (C02), poussières totales, composés organiques et formaldéhyde. L'ozone (03) et les oxydes d'azote (NOx) ont été mesurés dans un des édifices. Les bactéries, les champignons et moisissures ont été évalués dans l'air ambiant et dans les conduits de ventilation.
Les résultats des mesures des contaminants chimiques et biologiques indiquent une qualité d'air acceptable en fonction des critères et des normes établis. Par conséquent, les malaises et les plaintes mentionnés par les occupants des édifices à bureaux évalués ne semblent pas reliés à la présence de produits toxiques ou irritants ou à celle d'agents microbiologiques. Seul l'anhydride carbonique, avec des concentrations atteignant de 800 à 1 000 ppm peut être responsable d'un certain inconfort.
En ce qui concerne les paramètres de confort et la ventilation, nous avons décelé quatre problèmes majeurs à partir des résultats obtenus:
- les débits d'air frais par personne sont inférieurs à la recommandation de ASHRAE qui les fixe à 10 L/s pour les édifices à bureaux. Un faible apport d'air neuf entraîne une élévation du taux d'anhydride carbonique qui peut se traduire par une augmentation de l'insatisfaction des occupants. Ces débits d'air frais sont variables d'un endroit à l'autre mettant en évidence la distribution non uniforme de cet air;
- les taux d'humidité relative sont bas, variant de 10 à 25 %. Pour les trois édifices, ces faibles taux sont dus à la défectuosité des humidistats;
- les courants d'air créent une source d'inconfort. Dans certains cas, les vitesses atteignent jusqu'à trois fois la valeur recommandée. Ces vitesses sont cependant variables au cours de la journée;
- les défectuosités et le manque d'entretien des composantes des systèmes de ventilation contribuent à la détérioration de la qualité de l'air.
Des recommandations ont été adressées aux représentants des édifices. Elles concernent l'augmentation des taux d'humidité et des débits d'air frais, un meilleur entretien et une meilleure gestion des systèmes de ventilation et une formation adéquate du personnel d'entretien des édifices. Ces recommandations sont applicables à l'ensemble des édifices à bureaux et devraient permettre de solutionner les problèmes reliés au confort.
Les paramètres de confort et l'étude des systèmes de ventilation se sont avérés des critères essentiels de mesure dans l'évaluation des édifices à bureaux. Les agents chimiques et microbiologiques pour leur part, sont rarement responsables des problèmes vécus par les occupants. Dans certains cas, des risques spécifiques peuvent cependant exister et le choix des contaminants chimiques et microbiologiques à évaluer doit donc provenir d'une étude préliminaire de l'édifice et de son environnement, de l'aménagement des locaux, de l'utilisation des espaces et des activités qui s'y déroulent. Suite à ces diverses observations et constatations, seuls les contaminants pour lesquels des soupçons sérieux sont ressortis devraient faire l'objet d'une évaluation environnementale. Cependant, une vérification périodique de l'efficacité de la ventilation et de qualité de l'air est recommandée en utilisant la mesure de l'anhydride carbonique comme indice de qualité.
Mots-clés
Pollution intérieure, Indoor pollution, Bureau, Office, Ventilation, Échantillonnage dans l'air, Air sampling, Étude de la ventilation, Ventilation design, Évaluation hygiène du travail, Occupational hygiene evaluation, Travail de bureau, Office work, Mesure de l'humidité, Humidity measurement, Taux de renouvellement de l'air, Air exchange rate
Numéro de projet IRSST
0087-0300
Numéro de publication IRSST
RA-017
Citation recommandée
Goyer, N. et Nguyen, V. H. (1988). Qualité de l'air et ventilation dans trois édifices à bureaux (Rapport n° RA-017). IRSST. https://pharesst.irsst.qc.ca/rapports-scientifique/874
