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Rapports de recherche scientifique

Année de publication

1994

Langue

Français

Résumé

Les méthodes habituellement utilisées dans l'élevage du porc exposent les éleveurs à des concentrations élevées de microorganismes, de poussières organiques et à des gaz, tous soupçonnés d'être la cause de plusieurs problèmes de santé. Les ministères de l'agriculture et de l'environnement du Québec via les consultants BPR ont mis à l'essai une nouvelle méthode d'élevage pour les porcs afin de contrôler les contaminants chimiques, biologiques et les odeurs. II s'agit de l'élevage sur litière biomaîtrisée, i.e. une litière composée d'un mélange de déjections solides et liquides, de sciures de bois ou de paille et d'une enzyme issue de la biotechnologie. Avec l'action de cette enzyme, il semblerait se créer une fermentation entraînant la production de compost. Une fois par semaine, pour obtenir des conditions aérobiques, l'aération est réalisée par un brassage de la surface de la litière.

Les objectifs de ce projet étaient de mesurer les contaminants chimiques et biologiques présents dans l'air d'une porcherie utilisant la technique de la litière biomaîtrisée dans le but de démontrer si effectivement ce milieu de travail est salubre pour les travailleurs.

Les contaminants chimiques rencontrés dans les porcheries et ceux produits par le compostage comme les oxydes d'azote (NO, NO₂, N₂O), l'anhydride carbonique (CO₂), l'ammoniac (NH³), I'hydrogène sulfuré (H₂S) et les poussières totales ont été prélevés, en hiver et en été, en même temps que les contaminants biologiques tels les bactéries totales, les bactéries Gram négatives, les thermoactinomycètes, les moisissures totales et la moisissure Aspergillus fumigatus en utilisant les méthodes recommandées.

Les contaminants chimiques mesurés pendant les deux saisons étaient tous inférieurs à la demie de leur valeur d'exposition recommandée par le règlement sur la qualité du milieu de travail (ROMT). Les concentrations moyennes les plus élevées de bactéries totales et Gram négatives ont été rencontrées en hiver et étaient respectivement 27 fois et 4 fois plus élevées que les niveaux recommandés par Malmros et coll. pour le traitement des déchets et le compostage. Les concentrations de bactéries totales sont équivalentes à celles rencontrées dans les techniques conventionnelles d'élevage du porc. La concentration moyenne maximale des thermoactinomycètes était de 8740 (± 3530) colonies par mètre cube d'air (UFC/m³) en été et celle des Aspergillus fumigatus de 9420 (± 5440) UFC/m³ d'air en été. De plus, les concentrations des contaminants sont en général plus élevées après les opérations de brassage d'une façon statistiquement significative.

Ce type d'élevage permet de réduire les concentrations des contaminants habituellement retrouvés dans les porcheries comme les bactéries Gram négatives et les gaz à des niveaux acceptables. Par contre, ce nouveau type d'élevage possède les conditions idéales pour assurer développement des thermoactinomycètes et de la moisissure A.fumigatus.

Considérant les risques encore existants pour la santé des travailleurs, il a été suggéré de porter des masques de protection respiratoire munis de filtres HEPA (High Efficiency Particulate Air-Filters) assurant une rétention de 99,7% des spores de bactéries et de moisissures.

Mots-clés

Contaminant biologique, Biological contaminant, Élevage, Livestock rearing, Dioxyde de carbone, Carbon dioxide, cas 124389, Oxydes d'azote, Nitrogen oxides, Poussière en suspension dans l'air, Airborne dust, Sulfure d'hydrogène, Hydrogen sulfide, CAS 7783064, Moisissure, Mold, Bactérie, Bacteria, Aspergillus fumigatus, Aspergillus fumugatus, Porc, Swine

Numéro de projet IRSST

0093-1150

Numéro de publication IRSST

R-087

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