Type de document
États de la question, rapports d'expertise et revues de littérature
Année de publication
2002
Langue
Français
Résumé
Le 1-bromopropane (1-BP), appelé aussi bromure de propyle, est un liquide incolore et volatil d’odeur pénétrante. Il est utilisé comme agent de synthèse pour une variété de produits industriels. On en fait la promotion et on l’utilise comme substitut de solvants qui détruisent la couche d’ozone, notamment pour le dégraissage en phase vapeur de pièces métalliques, pour le nettoyage de circuits imprimés et dans la formulation d’adhésifs. Lors des opérations de dégraissage à la vapeur, les niveaux d’exposition professionnelle sont généralement inférieurs à 20 ppm (100 mg/m3) tandis qu’ils peuvent largement dépasser 100 ppm (500 mg/m3) lors de la pulvérisation d’adhésifs. Chez le rat, le 1-BP est excrété en majeure partie inchangé dans l’air expiré. Il est également métabolisé dans le foie en acide propionique et, suite à la conjugaison avec le glutathion, en divers acides mercapturiques. Ces métabolites sont excrétés, avec l’ion bromure, par voie urinaire. Il n’y a pas d’étude systématique des effets toxiques du 1-BP chez l’humain. La littérature rapporte cependant chez des travailleurs exposés, quelques cas d’irritation des yeux, de la gorge et de la peau ainsi que de la neurotoxicité, y compris un cas de neuropathie périphérique. Chez l’animal, le 1-BP est un irritant de la peau et des yeux et provoque par inhalation subchronique chez le rat des effets sur le foie, le système nerveux central et périphérique, le sang et le système reproducteur mâle, à des concentrations généralement supérieures à 1000 ppm mais d’environ 200 ou 300 ppm pour certains effets. Il n’y a pas d’étude sur la cancérogénicité du 1-BP ni sur ses effets sur le développement. Cependant un des intermédiaires métaboliques du 1-BP chez le rat est l’oxyde de propylène, mutagène et cancérogène chez l’animal. Dans l’environnement général le produit se retrouve principalement sous forme gazeuse dans l’air ambiant extérieur où il se dégrade en moins de 2 semaines. Il participe à la formation d’ozone troposphérique (smog photochimique) et au réchauffement global. Son potentiel de déplétion de la couche d’ozone est probablement faible mais reste controversé. Il n’existe pas de valeur limite d’exposition légale pour le 1-BP. Les fabricants recommandent des normes sur 8h de 3, 10, 25, 50 ou 100 ppm. Une ambiguïté existe quant au point d’éclair du 1-BP en fonction de la méthode de détermination utilisée, ce qui rend problématique toute recommandation universelle concernant le transport, le stockage, la manipulation et l’utilisation de cette substance. En l’état actuel des connaissances, il apparaît prématuré de recommander l’utilisation de ce solvant à cause principalement de ses effets neurotoxiques et reprotoxiques déjà documentés chez l’animal, à cause de l’absence de données en ce qui a trait au potentiel cancérogène et au potentiel toxique sur le développement embryonnaire, fœtal et néonatal, ainsi qu’en raison de l’incertitude sur son inflammabilité.
Mots-clés
Bromo-1 propane, n-Propyl bromide, CAS 106945, Solvant, Solvent, Remplacement, Substitution, Propriété physico-chimique, Physico-chemical property, Toxicocinétique, Toxicokinetics, Utilisation, Use, Produit de nettoyage, Cleaning agent, Nettoyage à la vapeur, Team cleaning, Article métallique, Metallic product, Circuit imprimé, Printed circuit, Adhésif, Adhesive, Recherche sur l'animal, Animal experiment, Exposure evaluation, Métabolisation, Metabolic process, Effet neurotoxique, Neurotoxic effect, Effet sur la reproduction, Reproduction effect, Environnement, Environment, Élimination des déchets, Waste disposal, Premiers soins, First aid, Recommandation, Directive, Réglementation, Directive, Québec
Numéro de projet IRSST
0099-0700
Numéro de publication IRSST
B-063
Citation recommandée
Bégin, D. et Gérin, M. (2002). Le 1-bromopropane et la substitution des solvants (Bilan n° B-063). IRSST. https://pharesst.irsst.qc.ca/expertises-revues/107
