Type de document

Rapports de recherche scientifique

Année de publication

2019

Langue

Français

Résumé

Depuis 2012, l’Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail (IRSST) et l’Université d’Ottawa ont réalisé conjointement deux projets qui ont permis de cerner les limites de l’efficacité des alarmes de recul conventionnelles utilisées en milieu de travail (alarmes tonales « bip-bip ») comparativement aux alarmes à large bande (« pshit-pshit ») pour assurer la sécurité des travailleurs qui circulent près de véhicules lourds en mouvement. Les résultats de ces études ont démontré qu’en ajustant les alarmes selon les prescriptions de la norme ISO 9533, en tenant toutefois compte de toutes les sources de bruit dans l’environnement de travail et non seulement du bruit du moteur, il n’y aurait pas de contre-indication à utiliser l’alarme de recul à large bande, du moins pour les travailleurs avec audition normale et qui ne portent pas de protecteurs auditifs. Compte tenu de la popularité grandissante de l’alarme à large bande au Québec, les auteurs se sont questionnés sur l’application de leurs résultats aux milieux de travail réels dans lesquels œuvrent des travailleurs qui portent des protecteurs auditifs passifs ou actifs et des équipements de sécurité, tels que des casques.

L’objectif principal de ce troisième projet IRSST/Université d’Ottawa est d’analyser l’audibilité (seuil de détection et seuil de réaction) et la localisation des deux grands types d’alarmes de recul (conventionnelle et à large bande) chez des auditeurs normaux, pour un ensemble de situations typiques des milieux de travail, en ajoutant le port de protecteurs auditifs et de casques de sécurité. La méthodologie utilisée est similaire à celle employée dans le second projet [Rapport R-977 (Nélisse, Vaillancourt, Laroche, Giguère, et Boutin, 2017)] qui mettait en scène des auditeurs normaux qui ne portaient pas de protecteurs auditifs ou de casques de sécurité. La mesure du seuil de détection vise à déterminer le niveau sonore de l’alarme le plus faible perçu dans différents bruits de fond. La mesure du seuil de réaction vise, quant à elle, à déterminer le niveau sonore de l’alarme en présence des mêmes bruits, qui provoquerait une réaction du travailleur qui, sur le terrain, consisterait à se tourner vers le véhicule ou à se déplacer hors de la zone de danger. En ce qui concerne la localisation sonore, elle vise à mesurer les capacités d’identification correcte de la provenance de l’alarme ainsi que les types de confusions (erreurs avant-arrière et gauche-droite).

Les principaux résultats issus de cette étude devraient permettre de mieux encadrer l’utilisation des alarmes de recul et des protecteurs auditifs en milieu de travail bruyant, en tenant compte toutefois des limites exposées dans ce rapport. Selon leurs auteurs, voici les éléments important à retenir :

  • Tout comme lors des études précédentes financées par l’IRSST, l’alarme à large bande s’est avérée supérieure à l’alarme tonale à divers égards. Elle est plus facile à localiser et engendre une réaction de retrait à des rapports S/B (Signal/Bruit) inférieurs, avec ou sans protecteurs.
  • Les seuils de réaction sont moins sensibles aux caractéristiques du bruit (variations spectrales et temporelles) que les seuils de détection. Cela présente l’avantage de pouvoir utiliser une méthode d’ajustement de l’alarme basée uniquement sur le niveau global du bruit, comme le préconise la norme ISO 9533.
  • Si un ajustement du niveau de l’alarme est effectué selon la norme ISO 9533, il est important de :
    • Ajouter jusqu’à 7 dB au rapport S/B de 0 dB si des protecteurs auditifs sont utilisés. Notons que cette correction n’est valable que pour des individus avec audition normale.
    • Inclure toutes les sources de bruit de l’environnement de travail lors de la mesure du bruit de fond et pas seulement le bruit du moteur du véhicule sur lequel l’alarme est installée.

Abstract

In 2012, the Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail (IRSST) and the University of Ottawa launched two joint studies comparing conventional reverse alarms (beep...beep signal) with broadband alarms (shh...shh signal) in terms of the safety of workers walking near moving heavy vehicles. The results showed that when the settings are in accordance with ISO 9533, taking into account all ambient noise and not just engine noise, there is no contraindication to the use of broadband reverse alarms, at least for workers with normal hearing and not wearing ear protection. Given the growing popularity of this type of alarm in Québec, the authors wanted to find out whether their results could be applied in actual workplaces, where workers wear passive or active hearing protection as well as other safety equipment such as hardhats.

In this third IRSST/University of Ottawa joint study, the aim was to analyze the ease with which workers were able to hear (detection threshold and reaction threshold) and locate the origin of the two main types of reverse alarm (conventional and broadband) in a set of typical workplace situations, while wearing hearing protectors and hardhats. The methodology was similar to the one used in the second study [Report R-977 (Nélisse, Vaillancourt, Laroche, Giguère and Boutin, 2017)], where the subjects had normal hearing and did not wear hearing protection or hardhats. The detection threshold measurement was aimed at determining the lowest alarm volume that could be perceived against various ambient noises. The reaction threshold measurement was aimed at determining the alarm volume that would cause the worker, against the same ambient noises, to react by turning toward the vehicle or getting out of its way. The location measurement consisted in determining whether the origin of the alarm could be correctly pinpointed and in identifying the types of location confusion (front-back and left-right).

The main results of this study should provide a better framework for the use of reverse alarms and hearing protection in noisy workplaces, taking into account, however, the study limitations stated. Here are the highlights:

    As was the case in the previous IRSST-funded studies, broadband alarm proved superior to tonal alarm in several respects. Its origin is easier to pinpoint, and it triggers a reaction at a lower S/N (Signal/Noise) ratio, with or without hearing protection.
  • Reaction thresholds are less sensitive than detection thresholds to noise characteristics (spectral and temporal variations). Consequently, it is possible to use an alarm adjustment method based solely on the overall noise level, as prescribed by ISO 9533.
  • If the alarm volume is adjusted according to ISO 9533, it is important to:
    • add up to 7 dB to the 0 dB S/N ratio if hearing protection devices are used. Note that this correction applies only to workers with normal hearing;
    • include all noise sources when measuring ambient noise, not just the engine of the vehicle on which the alarm is installed.

ISBN

9782897970727

Mots-clés

Alarme de recul, Back-up alarm, Bruit de fond, Background noise, Coquille antibruit, Earmuff, Casque de protection, Safety helmet, Lutte contre le bruit, Noise control, Fréquence du son, Sound frequency, Niveau de bruit perçu, Perceived noise level, Mesure du niveau du bruit, Noise level measurement, Évaluation du risque, Hazard evaluation, Audibilité, Audibility, Suggestion de prévention, Safety suggestion, Méthode de travail et sécurité, Safe working method

Numéro de projet IRSST

2016-0009

Numéro de publication IRSST

R-1067

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