Type de document
Rapports de recherche scientifique
Année de publication
2010
Langue
Français
Résumé
Introduction. Une gestion efficace des travailleurs victimes d’une lombalgie chronique requiert le développement de mesures objectives en lien avec leurs déficiences et/ou leur fonction. Or, l’association entre certaines variables psychologiques et plusieurs mesures de déficiences lombaires rend difficile l’interprétation physiologique de ces dernières. L’objectif principal du projet est d’évaluer l’association possible entre une sélection de variables psychologiques (peur du mouvement, dramatisation de la douleur) et les mesures neuromusculaires recueillies lors de trois tâches. Un objectif secondaire, de nature plus exploratoire, est de vérifier dans quelle mesure le fait de manipuler la demande attentionnelle permet de moduler l’influence des processus psychologiques sur ces mesures neuromusculaires.
Méthodologie. Des sujets lombalgiques chroniques (n = 59) répartis selon le sexe ont réalisé ces trois tâches, alors que l’activation de huit muscles du dos et six muscles abdominaux [par électromyographie (EMG) de surface] et les mouvements du tronc ont été mesurés : (1) légères (± 20º) flexion-extensions du tronc, (2) mouvements rapides du bras droit (perturbation du tronc), (3) flexion-extensions maximales du tronc. En plus d’une condition contrôle, la demande attentionnelle fut manipulée lors de ces tâches, de manière à prêter attention à la douleur (1 condition) ou à se distraire par rapport à la douleur (2 à 4 conditions selon la tâche). Différentes variables neuromusculaires issues de la littérature et spécifiques à chaque tâche (tâche 1: niveaux d’activation et de relaxation musculaires; tâche 2: réponses préparatoires; tâche 3: phénomène de flexion-relaxation et rythme lombo-pelvien) ont été extraites des signaux d’EMG et des senseurs de mouvement. Les sujets ont été séparés en deux groupes sur la base de scores obtenus à l’aide de trois questionnaires relativement à avec la douleur (intensité de la douleur, peur du mouvement et dramatisation de la douleur) de manière à comparer ces groupes extrêmes.
Résultats. En ce qui a trait au premier objectif (association variables psychologiques et neuromusculaires), très peu de différences ont été observées entre les différents sous-groupes divisés en fonction des variables associées à la douleur (intensité de la douleur, peur du mouvement et dramatisation de la douleur). En ce qui a trait au deuxième objectif (influence de la demande attentionnelle), c’est la manipulation de l’attention face à la douleur qui a produit plusieurs résultats significatifs et consistants. Des interactions entre les sous-groupes et les conditions d’attention ont été relevées, mais l’analyse détaillée de ces interactions menait généralement à des résultats non significatifs ou inconsistants.
Discussion et conclusion. En général, les résultats obtenus ne pointaient pas toujours dans la même direction selon, entre autres, la tâche et le groupe musculaire (dorsaux, abdominaux) étudié. L’étude des interactions était aussi difficile à interpréter. Ceci nous indique que, bien que la relation entre les variables psychologiques associées à la douleur et les variables neuromusculaires ne soit pas remise en cause, la nature de cette relation reste à être mieux circonscrite. Les recherches futures permettront de mieux mettre en lumière ces interactions, non seulement en ajoutant de nouveaux sujets lombalgiques, mais aussi en ajoutant un groupe contrôle. La manipulation de l’attention face à la douleur a produit plusieurs résultats significatifs et consistants, bien que généralement petits et donc, sujets au questionnement en ce qui a trait à leur signification physiologique/biomécanique. Cependant, ces résultats suggèrent qu’une certaine variation dans ces réponses neuromusculaires puisse s’expliquer par un mauvais contrôle de l’attention accordée à la douleur. La présente étude ne permet pas de recommander dans quelles conditions cette variation pourrait être réduite, et pour quels types de sujets en particulier (caractéristiques psychologiques spécifiques). La présente étude permet toutefois de conclure que les variables psychologiques associées à la douleur n’influencent pas ces réponses neuromusculaires au point de générer des effets importants.
ISBN
9782896314836 (PDF)
9782896314829 (version imprimée)
Mots-clés
Maux de dos, Backache, Forme chronique, Chronic form, Douleur, Pain, Trouble neuromusculaire, Neuromuscular disorder, Aspect psychologique, Psychological aspect, Méthodologie, Methodology, Évaluation des résultats, Evaluation of results, Recherche appliquée, Applied research, Québec
Numéro de projet IRSST
0099-6880
Numéro de publication IRSST
R-658
Citation recommandée
Larivière, C., Sullivan, M. J. L., Fung, J., Mecheri, H., Butler, H. et Vadeboncoeur, R. (2010). Lombalgie chronique : la relation entre les facteurs psychologiques associés à la douleur et certaines mesures neuromusculaires de déficiences lombaires : programme REPAR-IRSST (Rapport n° R-658). IRSST. https://pharesst.irsst.qc.ca/rapports-scientifique/395
