Type de document
Rapports de recherche scientifique
Année de publication
2006
Langue
Français
Résumé
Les isocyanates sont grandement utilisés dans la formulation de la peinture automobile afin de former des polymères de polyuréthanes. Lors d’une dégradation thermique, ces systèmes polymériques peuvent régénérer une partie des isocyanates qui sont des agents sensibilisants puissants conduisant à l’asthme professionnel. Dans les ateliers de réparation de carrosseries, l’utilisation d’un procédé abrasif sur des peintures de polyuréthanes peut générer suffisamment de chaleur pour occasionner la libération d’isocyanates dans l’air ambiant.
Une campagne d’échantillonnage en milieu environnemental a été réalisée dans deux centres de formation professionnelle et dans un atelier de recyclage de pièces d’automobiles afin de valider la méthode développée en laboratoire et évaluer l’exposition des travailleurs aux isocyanates lors des opérations de coupe, de meulage à disque et le ponçage de finition de pièces de carrosserie. Pour les prélèvements d’air, deux procédures ont été utilisées : 1) des cassettes contenant deux membranes de fibres de verre imprégnées (FVI) avec ≈ 5 mg de MOPIP (1-(2-méthoxyphényle)-pipérazine) et 2) des barboteurs contenant 15 mL d’une solution de MOPIP dans du toluène (1,0 mg mL-1 ) à la sortie desquels une cassette contenant deux FVI est branchée en série. Les dérivés MOPIP des isocyanates présents dans les échantillons collectés en milieu de travail ont été analysés à l’aide d’un système de chromatographie liquide à haute performance (CLHP) couplé à un spectromètre de masse utilisant une source d’ionisation de type électronébulisation (ESI) et un piège à ions (MSD Trap) comme analyseur de masse. Les dérivés MOPIP analysés étaient l’acide isocyanique (HNCO), les monoisocyanates aliphatiques allant de l’isocyanate de méthyle (Me-i) à l’isocyanate d’hexyle (Hex-i), les monoisocyanates alcéniques allant de l’isocyanate de propylène à l’isocyanate d’hexylène, le diisocyanate du 1,6-hexaméthylène (HDI), les cis- et trans-diisocyanate d’isophorone (IPDI), les 2,4- et 2,6-diisocyanate de toluène, les 2,4’-; 2-2’- et 4,4’-méthylène bis(phénylisocyanate), l’isocyanate de phényle (Ph-i) et l’isocyanate de p-toluène (p-Tol-i). Les deux méthodes de prélèvement ont conduit à des résultats équivalents, démontrant ainsi la performance de la méthode d’échantillonnage sur cassette.
Les limites de détection instrumentales mesurées se situaient dans la fourchette 0,13 – 0,75 μg(NCO) m-3 pour des volumes d’air de 15 L, une fois convertis en échantillons liquides de 3 mL. Les concentrations d’isocyanates détectées dans la zone respiratoire des travailleurs se situaient dans la fourchette 1,07 – 9,80 μg(NCO) m-3 dans le cas du procédé de coupe, 0,63 – 3,62 μg(NCO) m-3 dans le cas du meulage à disque et 0 – 1,29 μg(NCO) m-3 dans le cas du ponçage de finition. Parmi l’ensemble des isocyanates qui ont été détectés, les plus abondants furent les monomères (MDI, HDI, TDI et IPDI) et le Me-i.
Mots-clés
Isocyanates, Peinture, Paint, Travaux de carrosserie, Coachwork, Évaluation de l'exposition, Exposure evaluation, Échantillonnage dans l'air, Air sampling, Machine à meuler, Grinding machine, Travail manuel à l'abrasif, Manual abrasive operation, Automobile, Polyuréthane, Polyurethane, CAS 9009545
Numéro de projet IRSST
0099-4710
Numéro de publication IRSST
R-456
Citation recommandée
Boutin, M., Ostiguy, C., Dufresne, A., Charette, M. et Lesage, J. (2006). Détermination de la concentration d'isocyanates aéroportés pendant la dégradation thermique de peinture automobile dans les ateliers de réparation de carosserie (Rapport n° R-456). IRSST. https://pharesst.irsst.qc.ca/rapports-scientifique/449
