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Rapports de recherche scientifique

Année de publication

2008

Langue

Français

Résumé

L’asthme professionnel est un asthme causé par l’exposition à des agents professionnels présents sur le lieu de travail. L’asthme professionnel représente environ 10% des cas d’asthme. Le seul traitement efficace de l’asthme professionnel est le retrait de l’exposition à l’agent en cause. Cependant, malgré le retrait de l’exposition, l’asthme persiste chez la grande majorité des patients. Il est donc important de déterminer l’évolution de cette maladie et d’essayer d’identifier des facteurs pouvant prédire son évolution.

Une des caractéristiques principales de l’asthme et de l’asthme professionnel est la présence d’inflammation au niveau des bronches. Un des types cellulaires principaux que l’on rencontre dans l’asthme est l’éosinophile. La présence de cette cellule peut s’identifier facilement par la méthode de l’expectoration induite. Cette méthode consiste à recueillir et à analyser des crachats qui contiennent ces cellules. C’est une méthode fiable pour évaluer l’inflammation bronchique. Certaines études ont démontré que l’asthme des patients avec asthme professionnel qui présentaient une éosinophilie bronchique était plus sévère que l’asthme de ceux qui n’en présentaient pas.

But :

Le but général de cette étude était de déterminer si l'étude de l'inflammation bronchique de l’expectoration induite devrait être réalisée en routine dans le suivi des travailleurs pour fixer leur déficit anatomophysiologique (DAP).

Les objectifs spécifiques étaient

  1. évaluer si l'intensité et le type d’inflammation bronchique retrouvés dans l’expectoration induite au moment du diagnostic pouvait prédire l’évolution d’un asthme professionnel.
  2. étudier l'évolution dans le temps de l'inflammation bronchique après retrait de l'exposition chez des patients atteints d'asthme professionnel et les corréler avec l’évolution clinique des sujets.

Méthodes : Nous avons enrôlé des sujets porteurs d'un AP diagnostiqué dans notre centre par tests de provocation bronchique positifs durant une période de deux ans (2001-2003) pour une durée totale de quatre ans. Ces sujets ont été évalués au moment du diagnostic (au moment des tests de provocation spécifiques), deux semaines après les tests, 6 mois et un an après les tests puis annuellement jusqu'à 4 ans après retrait de l'exposition.

Chaque année un questionnaire de qualité de vie a été administré à chacun des sujets. Leur fonction respiratoire e été évaluée et leur inflammation bronchique a été évaluée par la méthode de l’expectoration induite.

Résultats : Nous avons recruté 24 travailleurs. Dix neuf d’entre eux ont complété le suivi sur une période de quatre ans. L’ensemble des paramètres cliniques : score de symptômes, qualité de vie, utilisation de béta-2 agonistes à courte durée d’action est restée stable durant les quatre ans de suivi. Bien que tous les patients aient été retirés de leur milieu de travail, globalement nous n’avons pas constaté d’amélioration importante des paramètres cliniques ou fonctionnels. La réactivité bronchique non spécifique s’améliorait discrètement 6 mois après le retrait de l’exposition. L’inflammation bronchique disparaissait très rapidement dans les deux semaines suivant le retrait de l’exposition chez la majorité des travailleurs.

Deux sous groupes de sujets ont été identifiés en fonction de leur pourcentage d’éosinophiles dans l’expectoration au moment du diagnostic. Les sujets qui avaient un taux faible d’éosinophiles ont présenté une détérioration de leur fonction respiratoire 3 et 4 ans après retrait de l’exposition ce qui n’était pas les cas des sujets avec éosinophilie. Par ailleurs, les sujets qui avaient une éosinophilie au moment du diagnostic ont substantiellement pu diminuer leur traitement anti-asthmatique. Il y avait une tendance à l’amélioration de la réactivité bronchique non spécifique chez les sujets qui présentaient une éosinophilie au moment du diagnostic. Par ailleurs, les 4 sujets qui avaient normalisé leur réactivité bronchique non spécifique avaient tous une éosinophilie augmentée au moment du diagnostic.

Conclusions : L’amélioration des paramètres fonctionnels et inflammatoires des sujets atteints d’asthme professionnel s’améliore principalement dans les 6 mois suivants le retrait de l’exposition. L’amélioration ultérieure de ces paramètres est minime. Les sujets qui présentent une inflammation de nature éosinophilique au moment du diagnostic semblent avoir un meilleur pronostic que ceux qui n’en présentent pas. Les sujets qui ne présentent pas d’éosinophilie lors de l’exposition à l’agent incriminé présentent une détérioration de leur fonction respiratoire trois ans après retrait de l’exposition. Actuellement, ces sujets ont une évaluation pour évaluation finale de leur déficit anatomophysiologique par la CSST 2 ans après le diagnostic. Une évaluation plus tardive pourrait être considérée pour s’assurer de ne pas pénaliser certains travailleurs. Par ailleurs, la pratique de l’expectoration induite pourrait aider à identifier les sujets à risque d’avoir un moins bon pronostic de leur asthme.

ISBN

9782896312283 (PDF)

9782896312276 (version imprimée)

Mots-clés

Expectoration, Asthme, Asthma, Diagnostic, Diagnosis, Bronchite chronique, Chronic bronchitis, Test d'exposition, Exposure test, Épuration bronchopulmonaire, Bronchopulmonary clearance, Évaluation des résultats, Evaluation of results, Québec

Numéro de projet IRSST

0099-1360

Numéro de publication IRSST

R-545

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