Type de document

Rapports de recherche scientifique

Année de publication

2004

Langue

Français

Résumé

Le port de gants de protection permet de diminuer le nombre et la gravité des lésions aux mains, mais ces gants sont souvent trop épais, trop rigides ou peu adhérents. L’utilisation de gants mal adaptés (grande rigidité, manque d’adhérence) implique souvent plus d’effort musculaire pour faire une même tâche, ce qui limite leur utilisation par les travailleurs. Les objectifs de l’étude sont donc (1) de développer une méthodologie basée sur des mesures dynamométriques et électromyographiques (EMG) pour évaluer la souplesse et l’adhérence des gants lors de tâches standardisées et (2) d’évaluer le degré de sensibilité de cette méthodologie au port de différents types de gants.

Deux dynamomètres et leur méthodologie respective ont d’abord été développés pour évaluer les deux caractéristiques de gants visées (adhérence, souplesse). Pour l’évaluation de l’adhérence, un dynamomètre permettant une prise digitale en pincement permettait de mesurer la force critique à laquelle le dynamomètre glissait. Le coefficient de friction statique associé au frottement entre le gant et le matériau recouvrant le dynamomètre (amovible) était alors déterminé. Pour l’évaluation de la souplesse, la mesure de force d’un dynamomètre permettant une prise globale était associée à des mesures EMG de l’activité musculaire des principaux fléchisseurs et extenseurs des doigts (n = 4 muscles). La tâche consistait à exercer une force de préhension constante (35 % de la force maximale volontaire) pendant une minute. L’analyse des signaux EMG permettait alors de quantifier le degré d’activation (ou d’utilisation) ainsi que le degré de fatigue musculaire propres aux tâches exécutées.

De manière à éprouver ces méthodologies, trente sujets ont exécuté des tâches standardisées de préhension de manière à vérifier l’efficacité des gants (1) à tenir des objets glissants (adhérence) et (2) à transmettre les forces musculaires (souplesse). La mesure du niveau d’adhérence, réalisée par le calcul d’un coefficient de friction statique, a démontré de la sensibilité face aux différentes conditions expérimentales. Cependant, l’étude des erreurs associées à cette mesure démontre qu’il faudra raffiner le protocole d’évaluation de manière à obtenir des mesures plus stables, ce qui aidera à diminuer les ressources nécessaires (et les coûts) pour obtenir des mesures robustes.

L’évaluation de la souplesse avec les mesures EMG était plus complexe. Plusieurs choix devaient être faits au niveau du type de variable EMG les plus pertinentes (activation ou fatigue musculaire) et afin de trouver les groupes musculaires des avant-bras (fléchisseurs et/ou extenseurs) qui répondent le mieux à l’évaluation de gants lors de tâches de préhension. La mesure du niveau d’activation musculaire apparaît la plus prometteuse car en plus d’être sensible aux différentes conditions expérimentales (gants), les erreurs de mesure qui lui sont associées sont convenables. Quant à la fatigue musculaire, cette variable était trop instable pour permettre une mesure EMG fidèle. Le test de fatigue peut donc être éliminé et remplacé par un test impliquant une contraction d’une courte durée (ex. : 5 s) permettant de quantifier le niveau d’activation musculaire. Une stratégie de mesure basée sur la mesure répétée (5 à 10 essais) de chaque condition expérimentale est proposée. Des recommandations sont aussi mises de l’avant pour réaliser une deuxième étape de développement visant à améliorer les qualités métriques des tests d’adhérence et de souplesse de gants.

Mots-clés

Gant de protection, Protective glove, Adhérence, Adhésion, Essai du matériel, Equipment testing, Mécanique humaine, Body mechanics, Dynamomètre, Dynamometer, Électromyographie, Electromyography, Goniomètre, Goniometer, Force de préhension, Grip strength

Numéro de projet IRSST

0099-2490

Numéro de publication IRSST

R-372

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