Type de document
Rapports de recherche scientifique
Année de publication
2000
Langue
Français
Résumé
Le concept de banque de solutions a pris son essor dans les années 1980. Les banques sont considérées comme d'excellents véhicules pour la diffusion de l'information en matière de prévention. Elles répertorient des solutions qui ont été implantées avec succès dans des entreprises afin que ces expériences puissent servir à d'autres industries. Néanmoins, une enquête récente sur les banques existantes révèle que certaines banques n'ont pas connu la croissance escomptée et elles ont été délaissées par leur clientèle. Dans le but de contrer ce phénomène, une analyse des conditions nécessaires au bon fonctionnement des banques, issue de la littérature, met l'accent sur l'importance de bien cibler les utilisateurs potentiels et leurs besoins en information. Il ressort aussi que la méthode de collecte et de validation des solutions doit être faite par des spécialistes du secteur et qu'il est important de bien choisir le véhicule de diffusion des solutions.
L'étude présentée dans ce rapport constitue une étape préalable au développement d'une banque de solutions. Elle a été entreprise dans le but de s’assurer de l'intérêt de représentants du milieu de la construction pour une banque de solutions, et le cas échéant, de contribuer à déterminer les paramètres de cette banque.
Trente personnes ont été rencontrées dans le cadre d'entrevues semi-dirigées. Elles ont été choisies en tant qu'utilisateurs potentiels d'une banque de solutions. La grille d'entrevue comporte cinq sections : le contexte de travail des répondants, les thèmes qu'ils jugent importants, les paramètres de la banque, le support et la diffusion des solutions et le choix d'un organisme responsable. L'enregistrement des entrevues a permis la transcription des réponses aux questions ouvertes qui ont été analysées à l'aide du logiciel d'analyse de contenu Atlas. Les informations relatives aux questions fermées ont été traitées par le logiciel Excel et des tableaux bivariés ont servi aux analyses.
Le rapport est structuré de sorte qu'après une brève présentation de la problématique, il y a description de la méthode utilisée, suivie de la présentation des résultats qui respecte l'agencement des sections de la grille d'entrevue. La discussion et les perspectives d'actions futures font l'objet des deux dernières sections.
Les 30 répondants rencontrés appartiennent à quatre types d'organisme : les entreprises, les différentes associations paritaires, syndicales et patronales. Les répondants selon l'organisme et leur fonction assument des rôles assez diversifiés. Certains ont la responsabilité du dossier complet de santé et de sécurité dans leur entreprise. D'autres agissent à titre de porte-parole de leurs membres, de support technique, juridique, de relayeur d'information, de formateur ou d'expert conseil. Tous contribuent dans leurs interventions à la mise en place ou à la promotion de mesures de prévention.
Il ressort des entretiens, au-delà de la spécificité de chacun des répondants, une vision très cohérente des problèmes relatifs à la SST sur les chantiers. Les préoccupations exprimées par ceux-ci peuvent se résumer soit par les problèmes liés à la planification et à l'intégration de la SST dans les projets de construction, soit par les problèmes de gestion et d'organisation de la SST au moment de la réalisation du travail sur les chantiers. Les méthodes d'intervention mises en œuvre par les répondants visent la sensibilisation du milieu, la diffusion de l'information, la formation et l'organisation de la SST dans l'entreprise. Les thèmes qui ont été choisis par les répondants comme prioritaires sont : la coordination des travaux, les techniques de construction, les aides à la manutention, la formation des travailleurs et le travail en hauteur.
Pour la présentation de la fiche solution, les répondants ont opté pour un système à deux fiches complémentaires. En premier lieu, ils ont privilégié la fiche synthétique illustrée dont le contenu présente les grandes lignes d'une solution appliquée à un cas réel. Elle sert au repérage et à la diffusion de la solution et elle réfère le lecteur à une fiche détaillée. La fiche détaillée illustrée, contient un complément d'information normative ou technique visant une meilleure compréhension de la solution. Au niveau du contenu, outre la description du problème et de la solution dans son contexte, les répondants ont jugé essentiel d'y retrouver aussi une illustration de la solution, l'estimation de son efficacité, son implantation et sa durée de vie.
Bien que l'utilisation de l'ordinateur soit en progression constante, les chantiers sont encore peu équipés en ordinateurs. C'est pourquoi, une majorité de répondants estiment plus pratique, à l'heure actuelle, que la banque de solutions soit disponible sur papier. Cependant, presque tous reconnaissent que la banque devra être développée sur support informatique pour faciliter la gestion, la recherche et la mise à jour des solutions.
La majorité des répondants ont désigné l'ASP Construction comme l'organisme le plus apte à gérer et à coordonner les étapes de création d'une banque de solutions. De plus, les répondants ont affirmé être consentants à fournir leur expertise pour les étapes de la collecte ou de la validation des solutions. Ces deux étapes ne peuvent être réalisées par l'organisme responsable sans la collaboration d'experts du secteur de la construction.
Il apparaît clairement, à l'issue de cette consultation, que le concept de banque de solutions conçu comme un répertoire de solutions se doit d'être élargi. En effet, dans l'exercice de leur fonction, les répondants sont à la recherche de solutions ou de réalisations novatrices. Mais, ils sont aussi en quête d'autres types d'informations qui vont leur permettre d'adapter ces solutions au contexte de travail. Or, ces informations complémentaires issues des normes, des lois ou de la prévention en matière de SST, doivent être en liaison avec les solutions, pour que la banque soit un outil complet.
La proposition de création d'une banque de solutions soumise à la fin de ce rapport, a pour condition essentielle la mobilisation du secteur de la construction. Au départ, un premier projet a pour objectif de créer, sur le réseau Internet, un module expérimental de banque de solutions qui assurerait aussi la diffusion des solutions sur papier dans un format adéquat. Cette première étape pose les assises de la banque en structurant l'organisation de son contenu, d'après un seul thème choisi par le secteur. La deuxième étape met l'accent sur le développement des outils de collecte et de validation des solutions. La troisième étape s'emploie à enrichir le contenu de la banque par l'ajout de nouveaux modules thématiques. La dernière étape a pour objectif d'organiser la diffusion des solutions et le fonctionnement de la banque de solutions.
Mots-clés
Base de données, Data base, Banque de données factuelles, Data bank, Chantier de construction, Construction site, Bâtiment et travaux publics, Construction industry, Bâtiment et travaux publics, Construction industry, Diffusion de l'information, Information dissemination, Esprit de sécurité, Safety consciousness, Formation à la prévention, Safety and health training, Organisation de la prévention dans l'entreprise, Plant safety and health organisation, Gestion, Management, Rassemblement des données, Data collection, Modèle, Model, Québec
Numéro de projet IRSST
0097-1300
Numéro de publication IRSST
R-262
Citation recommandée
Gervais, M., Chicoine, D., Granger, D. et Imbeau, D. (2000). Une banque de solutions : un outil pour les bâtisseurs (Rapport n° R-262). IRSST. https://pharesst.irsst.qc.ca/rapports-scientifique/682
