Type de document
Rapports de recherche scientifique
Année de publication
1993
Langue
Français
Résumé
Au Québec, l'industrie forestière est un secteur économique important. En 1989 le nombre d'emplois directs se situaient à 14 500 pour les activités de récolte du bois en forêt et de sylviculture, ce qui correspond à 5% de la main-d'oeuvre québécoise. A ces emplois s'en ajoutent 43 400 pour les usines de pâte et papier, 34 300 pour l'industrie du bois (scieries, contreplaqué, etc.). Pour l'exploitation forestière, 4 700 emplois existants concernent des opérateurs de débusqueuse, d'abatteuse et d'ébrancheuse, qui sont les travailleurs touchés par cette étude.
Au cours des dix dernières années, ce secteur a traversé une période de changements importants suscités d'une part par la mécanisation de la coupe et d'autre part par l'introduction de la sous-traitance. Au cours de cette même période, le gouvernement du Québec a promulgué les lois sur les Normes du travail (avril 1980), sur la santé et la sécurité du travail (décembre 1979) et sur les accidents du travail et les maladies professionnelles (août 1985). De plus, à compter de 1986 se sont également produits des changements au niveau des politiques gouvernementales régissant le secteur de l'exploitation forestière avec la Loi 150 qui vise une utilisation plus efficace de la matière ligneuse et une planification de sa régénération. En créant de nouvelles obligations pour les employeurs, ces lois viennent modifier les conditions de travail et par le fait même les conditions de sécurité. Par ailleurs, les activités de reboisement et d'aménagement forestier de même que la naissance de l'industrie de la récupération et du désencrage du papier laissent prévoir des impacts certains sur les activités d'exploitation forestière. Finalement, l'industrie forestière au Québec doit maintenant composer avec l'épuisement des stocks, l'éloignement des chantiers et les difficultés d'exploiter de la forêt sauvage. C'est donc dans un contexte de changements technologiques, organisationnels et politiques soutenus que la présente étude de santé-sécurité a été réalisée.
La recherche s'intéresse à l'impact sur la sécurité de la conception des machines utilisées pour la coupe mécanisée. Son objectif principal est de prévenir les risques à la sécurité encourus par les opérateurs et les propriétaires de machines en forêt en suggérant l'amélioration de la machinerie comme stratégie de prévention des accidents.
La pertinence de cette étude vient du fait que l'exploitation forestière est un secteur à risque élevé pour la sécurité des travailleurs² spécialement pour ceux affectés à la production. L'objet d'étude découle des résultats de recherches préalables réalisées dans ce secteur (Cloutier, Laflamme, 1984, 1985; Laflamme, 1987) qui ont permis de démontrer que les principaux problèmes de sécurit surviennent lorsque les opérateurs de machines accomplissent des activités à l'extérieur de celles-ci vérification, entretien, réparation et circulation sur et autour des machines. Ces différentes tâches seront appelées des activités d'extra-conduite et d'extracommande.
L'hypothèse de recherche se formule comme suit: la machinerie forestière présente des problèmes de conception et d'adaptation aux conditions du travail forestier ces problèmes augmenteraient les risques d'accidents des propriétaires et des opérateurs d'abatteuse, de débusqueuse et d'ébrancheuse car ils seraient à l'origine de bris qui sont sources des activités à risque. Toute amélioration apportée à la machinerie contribuerait don à la diminution des risques d'accidents.
Une telle hypothèse situe le projet dans la sphère de l'ingénierie mais elle invite aussi à s'intéresser à diverses composantes du contexte et de l'organisation du travai qui ont une incidence sur la sécurité. Les objectifs particuliers de cette étude sont donc les suivants:
Pour chacune des machines utilisées pour l'exploitation forestière, à savoir, l'abatteuse, la débusqueuse es l'ébrancheuse:
- identifier quelles sont les zones de machines les plus critiques en termes d'occurrence de bris et de problemes de conception;
- identifier les activités d'entretien et de réparation les plus risquées;
- identifier des éléments de contexte (environnemen physique et organisation du travail) qui ont une incidence sur les activités à risque;
- suggérer des pistes de recherche et de développement concernant des améliorations sur les machines qui permettraient de réduire les risques d'accidents et préciser diverses pistes d'intervention pour une prévention adaptée aux conditions particulières d'utilisation de la machinerie.
Mots-clés
Travaux forestiers, Logging operation, Matériel forestier, Logging equipment, Risque mécanique, Mechanical hazard, Organisation du travail, Work organisation, Sous-traitant, Subcontractor, Ébranchage d'arbres, Delimbing, Abattage d'arbres, Tree felling, Débusqueuse, Forwarder, Analyse des causes d'accident, Analysis of accident causes, Sécurité incorporée, Safety by design, Aspect statistique des accidents du travail, Statistical aspect of occupational accidents, Québec, Recommandation, Directive
Numéro de projet IRSST
0088-0020
Numéro de publication IRSST
R-040
Citation recommandée
Cloutier, E. et Pelletier, C. (1993). La sécurité en forêt : machinerie et conditions de travail (Rapport n° R-040). IRSST. https://pharesst.irsst.qc.ca/rapports-scientifique/897
