Type de document

Rapports de recherche scientifique

Année de publication

1989

Langue

Français

Résumé

Le contact direct de produits chimiques avec la peau peut provoquer des effets très variés dont les plus connus sont les suivants: brûlures, dermatoses, intoxication par pénétration dans l'organisme et sensibilisation. Seulement en ce qui concerne les dermatoses, les statistiques de la CSST les classent comme la deuxième maladie professionnelle en importance (20%) au Québeс[1].

À cause de la nature des travaux réalisés avec les produits chimiques, c'est souvent la main qui est la partie du corps la plus exposée. Le port des gants, fabriqués dans des matériaux résistants aux solvants, peut servir de barrière de protection et éviter le contact avec la peau. Les gants de protection contre les solvants sont généralement fabriqués en utilisant comme matériau de base, des polymères synthétiques ou naturels. Parmi les polymères les plus utilisés, on retrouve le nitrile, le néoprène, le polychlorure de vinyle, le polyalcool vinylique, le caoutchouc naturel et le butyle, comme matériaux purs ou combinés[2] [3]. De plus, des additifs, plastifiants, charges minérales, etc. font partie de la composition des matériaux utilisés dans la fabrication des gants.

La résistance des gants aux solvants varie beaucoup selon le type de matériau dont ils sont fabriqués et le type de solvant avec lequel ils sont en contact. Par exemple, un gant de nitrile ne résiste pas au trichloroéthylène, mais il est très résistant à l'hexane[3]. De plus, il existe une grande variété de formulations des matériaux plastiques utilisés par les compagnies dans la fabrication des gants. De ce fait, les gants ayant le même matériau de base (ex. nitrile), mais fabriqués par des compagnies différentes, n'ont pas la même résistance à un solvant. Ceci rendra difficile le choix judicieux du type de gants à porter selon le solvant ou les solvants auxquels on est exposé.

La méthode couramment utilisée pour évaluer la résistance d'un gant est de tremper le gant dans le solvant pendant un certain temps et d'observer ensuite la dégradation du matériau. Les tables issues de ces observations présentent la résistance du matériau au solvant comme étant excellente, acceptable ou non résistant[4]. Cette information est inadéquate car, dans beaucoup de cas, le solvant se diffuse au travers du matériau sans laisser de traces visibles. Lorsqu'il s'agit de solvants toxiques cette information peut conduire à des erreurs ayant de lourdes conséquences. Depuis quelques années, I'ASTM (American Society for Testing of Materials) a formé le comité F-23, qui s'occupe du développement des tests pour évaluer la résistance des vêtements de protection aux agresseurs chimiques. C'est ainsi que récemment, une cellule pour évaluer la résistance des vêtements de protection par des mesures de perméabilité a été normalisée (F739-85)[5] [6]. Cependant, cette norme n'établit pas la méthode d'analyse à utiliser lors de ces évaluations.

Dans ce rapport, nous faisons état de l'étude réalisée pour développer un banc d'essais, pour évaluer, à l'aide de la cellule ASTM, la résistance aux solvants des matériaux utilisés dans la fabrication des gants. Les résultats des évaluations de perméabilité de neuf types de gants, avec 10 solvants organiques les plus couramment retrouvés dans les opérations industrielles seront présentés.

Étant donné la grande variété des solvants utilisés dans l'industrie ainsi que la diversité des matériaux utilisés dans la fabrication des gants, ilest impossible d'évaluer tous les gants par rapport à tous les produits chimiques existants. Nous tentons donc de faire appel à la théorie pour simplifier le nombre de test à réaliser. En effet, il serait possible de prédire approximativement, à l'aide des paramètres de solubilité, si un matériau peut résister à un solvant ou mélange de solvants[7]. La validité des prédictions théoriques par comparaison aux résultats expérimentaux sera discutée.

Finalement, nous faisons des recommandations concernant la procédure à suivre pour les choix des gants de protection.

[1] CSST, fichier STAT-35, mise à jour décembre 1985.

[2] BEST MANUFACTURING COMPANY, Catalogue 1986.

[3] EDMONT, DIVISION OF BECTON, DICKINSON CO. Catalogue 1986.

[4] J. CHERON. « Résistance des gants de protection aux solvants industriels » Travail et Sécurité, Edition INRS no 498, juin 1973, L'Eman-Paris.

[5] N.W. HENRY ET C.N. SCHLATTER. « The Development of Standard Method for Evaluating Chemical Protective Clothing to a Permeation by liquids » American Industrial Hygiene Association Journal, 42, p. 202, 1981.

[6] NORME ASTM F-739. « Standard Test Method for Resistance of Protective Clothing Materials to Permeation by Liquids of Gases », 1985.

[7] CHARLES M. HANSEN. « The Universality of the Solubility Parameter » Industrial & Engineering Chemistry Product Research and Development, 8, p. 2, 1969.

Mots-clés

Produit chimique, Chemical product, Gant de protection, Protective glove, Essai de perméabilité, Permeability testing, Description du matériel, Description of equipment, Recommandation, Directive

Numéro de projet IRSST

0087-0320

Numéro de publication IRSST

R-035

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