Type de document

États de la question, rapports d'expertise et revues de littérature

Année de publication

1988

Langue

Français

Résumé

Les véhicules du service de la voirie tels que les niveleuses et les camions de chantier (6 et 10 roues) exposent les conducteurs à des vibrations mécaniques plus ou moins importantes causées par le déplacement des véhicules sur un sol irrégulier. Dépendant de son intensité, la nuisance vibratoire peut affecter le confort, la capacité de travail, voire à long terme la santé du conducteur (e.g. pathologies lombaires). Beaucoup de travailleurs exposés aux vibrations globales du corps se plaignent de maux de dos dont ils attribuent souvent la cause aux fortes secousses ou impacts qu'ils ont à subir dans ces véhicules. Pour ceux-ci, la durée d'exposition quotidienne peut souvent atteindre 8 heures et plus.

Afin de remédier au problème des vibrations dans les véhicules de la voirie, l'employeur en collaboration avec les travailleurs ont souvent misé sur l'essai de sièges à suspension pour les adapter à leurs véhicules. Cependant, aucune règle précise n'existe pour faciliter le choix du siège le mieux adapté sans que des données soient disponibles pour caractériser l'environnement vibratoire. De plus, les renseignements donnés par les fabricants de sièges peuvent souvent porter à confusion, ceux-ci fournissant souvent des spécifications techniques de sièges applicables à des types de vibrations peu représentatives de celles retrouvées en situations réelles de travail. D'autre part, le mauvais ajustement du siège par le conducteur, qu'il soit fait inconsciemment ou non, mène souvent à une perte considérable de l'efficacité d'atténuation du siège, voire même à une amplification des niveaux de vibrations perçus par le conducteur. Le problème de choix du siège est d'autant plus compliqué qu'un siège qui subjectivement apparaît confortable pour le conducteur peut, du point de vue des vibrations, avoir une efficacité d'atténuation très limitée.

Cette étude présente des résultats de mesures de vibrations globales du corps effectuées sur trois niveleuses et trois camions de chantier utilisés par le service de la voirie. On a effectué ces mesures dans des situations réelles de travail de façon à évaluer l'importance des expositions pour les conducteurs et à estimer l'efficacité d'atténuation des différents sièges à suspension verticale utilisés dans ces véhicules.

Les résultats obtenus démontrent que la "dose" d'exposition aux vibrations peut être particulièrement éprouvante dans les camions 10 roues et 6 roues, spécialement pour les vibrations verticales lorsque les camions sont sans chargement. Ceci est également le cas pour les niveleuses, bien qu'à un degré beaucoup moindre. Dans ce dernier cas, l'utilisation de la lame contribue à rendre les niveaux de vibrations verticales beaucoup moins élevés que lors du roulement du véhicule sans utiliser la lame.

On note des différences au niveau de l'efficacité d'atténuation des vibrations entre les divers types de siège installés sur les véhicules. Pour les niveleuses, on observe à partir des courbes de transmissibilité qu'aucun des sièges à suspension mécanique dont elles sont munies ne permet d'atténuer réellement les composantes fréquentielles dominantes des vibrations transmises aux sièges. Ceci est dû au fait que la fréquence de coupure de ces sièges est supérieure à la fréquence dominante à atténuer, causant ainsi une amplification des vibrations à la fréquence même à laquelle la dose d'exposition doit être calculée. Ainsi donc, la "dose" d'exposition mesurée au siège devient supérieure à celle mesurée au plancher tandis que la transmissıbılité globale du siège paraît indiquer que le siège atténue, dans son ensemble, les vibrations.

Afin de permettre l'identification du siège le mieux adapté pour les cas étudiés, on a mis au point une méthode permettant d'évaluer la fraction de la "dose" d'exposition imputable au siège lui-même. Les résultats générés pour les niveleuses permettent d'identifier deux types de siège parmı les trois sièges à suspension mécanique étudiés qui semblent être les plus adéquats pour diminuer les expositions en temps normal. Comme les "doses" d'exposition ne peuvent pas être jugées extrêmes dans ces véhicules, on recommande l'utilisation d'un modèle particulier de ces sièges muni d'un dispositif de réglage comportant un indicateur numérique, ajustable selon le poids du conducteur. Pour des cas plus sévères de vibrations, on aurait avantage à considérer une suspension pneumatique pour le siège.

Les résultats obtenus pour les camions permettent d'identifier un siège à suspension pneumatique satisfaisant, autant pour les camions 10 roues que 6 roues. Bien qu'il ne permet pas nécessairement de réduire les niveaux de vibrations en deçà des limites de la norme ISO 2631/1, il est permis de croire qu'il peut tout au moins contribuer à réduire les niveaux aux fréquences dominantes des vibrations transmises, réduisant ainsı la dose d'exposition pour les conducteurs.

Mots-clés

Mesure des vibrations, Vibration measurement, Engin de terrassement, Earthmoving equipment, Service de voirie, Sanitation service, Siège de conducteur, Driver seat

Numéro de projet IRSST

n/a

Numéro de publication IRSST

B-006

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