Type de document
Rapports de recherche scientifique
Année de publication
2009
Langue
Français
Résumé
Les évidences scientifiques actuelles démontrent clairement qu’un entraînement intensif des muscles du dos permet de diminuer les symptômes de douleur et les incapacités dues aux lombalgies chroniques. Il apparaît que des exercices permettant de diminuer la grande fatigabilité des muscles du dos sont une des pistes les plus probables. Cependant, les modalités d’exercice actuelles ne sont pas suffisamment spécifiques pour entraîner les muscles spinaux par rapport aux muscles extenseurs de la hanche (fessiers, ischio-jambiers), ce qui rend moins efficaces les interventions faites dans ce sens. Un projet de recherche en trois volets fût réalisé. Le premier objectif visé (volet I de l’étude) était de valider l’emploi de nouvelles techniques d’analyse électromyographique (EMG) pour l’étude de tâches dynamiques (utilisées pour le volet III). Le deuxième objectif (volet II) était de comparer l’efficacité de différentes modalités d’exercice afin de déterminer la meilleure pour réduire l’action des extenseurs de la hanche et/ou augmenter l’action des muscles du dos. Le troisième objectif (volet III) était d’évaluer si les exercices sélectionnés au volet II permettaient une fatigue musculaire plus importante au niveau des muscles spinaux que pour les extenseurs de la hanche, lors d’une séance d’entraînement, et cela, autant chez des sujets sains que chez des sujets lombalgiques chroniques.
Volet I : Trente et un sujets sains (15 hommes et 16 femmes) ont exécuté un test dynamique d’évaluation de la fatigue des muscles spinaux. Deux types d’analyses spectrales (transformées de Fourier ou par ondelettes) permettant de quantifier la fatigue musculaire avec l’électromyographie (EMG) de surface, l’une étant théoriquement plus appropriée lors de contractions musculaires dynamiques (ondelettes), ont été comparées en termes de validité et de fidélité test-retest. Les résultats démontrent une équivalence entre les deux transformées spectrales, autant sur le plan de la validité que de la fidélité.
Volet II : Vingt-deux sujets sains (11 hommes et 11 femmes) ont exécuté trois modalités d’exercices sur une chaise romaine (position couchée sur le ventre où la charge correspond au poids du tronc, tête et membres supérieurs) et six modalités, au moyen d’un dynamomètre permettant de simuler différents appareils de musculation avec charge externe [fixée à 40% de la force maximale volontaire (FMV)] existant sur le marché. Les modalités se différenciaient en ce qui a trait à la position des membres inférieurs (allongement ou non des extenseurs de la hanche) et/ou le niveau de stabilisation du bassin. Les résultats ont démontré que dans un appareil avec charge externe, une position semi-assise (ischio-jambiers allongés) combinée avec une stabilisation partielle du bassin (coussin arrière seulement) permettait à la fois de réduire la contribution des extenseurs de la hanche et de rehausser la contribution des muscles spinaux. Dans la chaise romaine, il ne semble pas possible de rehausser la contribution des muscles spinaux, mais positionner la hanche à 40° de flexion permettait de réduire la contribution des biceps fémoraux. Ces deux modalités ont donc été évaluées en situation de fatigue dans le volet III de l’étude.
Volet III : Seize sujets sains (8 hommes et 8 femmes) et 18 sujets lombalgiques chroniques (9 hommes et 9 femmes) ont réalisé jusqu’à épuisement les deux modalités d’exercice sélectionnées au volet II. Dans le dynamomètre, la charge externe était fixée à 60% FMV. Les indices EMG de fatigue musculaire ont révélé une fatigue plus importante des muscles spinaux que des extenseurs de la hanche, bien que cela était moins évident dans le cas de la chaise romaine. Les statistiques révèlent aussi que ces résultats sont autant applicables chez les sujets lombalgiques que chez les sujets sains, ce qui est important en terme de généralisation des résultats à la clientèle visée.
En somme, les résultats du présent projet de recherche permettent de faire la recommandation de deux modalités d’exercice réalisées à l’aide d’appareils qui existent sur le marché. Ces deux modalités ont le potentiel de fatiguer plus spécifiquement les muscles spinaux comparativement aux muscles extenseurs de la hanche, ce qui devrait créer une plus grande surcharge sur ces muscles, créer des changements physiologiques plus rapides et plus importants pour améliorer leur endurance et ultimement, diminuer les symptômes de douleur et permettre un effet protecteur contre d’éventuelles récidives. Cependant, ces effets physiologiques et cliniques potentiels restent à être démontrés.
ISBN
9782896313402 (PDF)
9782896313396 (version imprimée)
Mots-clés
Maux de dos, Backache, Réadaptation physique, Physical rehabilitation, Entraînement physique, Physical training, Électromyographie, Electromyography, Étude de cohorte, Cohort study, Évaluation de la fatigue, Fatigue assessment, Québec, Appareil d'exercices, Exercise equipment
Numéro de projet IRSST
0099-3300
Numéro de publication IRSST
R-596
Citation recommandée
Larivière, C., Da Silva, R. A., Arsenault, B., Nadeau, S. et Plamondon, A. (2009). Maux de dos : évaluation de la spécificité de différents exercices d'endurance des muscles para-vertébraux (Rapport n° R-596). IRSST. https://pharesst.irsst.qc.ca/rapports-scientifique/528
