Type de document
Rapports de recherche scientifique
Année de publication
2009
Langue
Français
Résumé
L’asthme professionnel est caractérisé par une inflammation des voies aériennes due à des causes et des situations attribuables à un environnement professionnel particulier. Les conséquences sont néfastes pour la santé des travailleurs et représentent un fardeau socio-économique pour la société.
Les isocyanates sont considérés comme la cause principale de l’asthme professionnel (AP). Des systèmes de surveillance reposant sur des programmes de déclarations volontaires ont été mis en place dans plusieurs pays. Au Québec, en l’absence d’avis scientifique, aucune législation n’a été établie pour un programme de surveillance d’AP induit par les isocyanates.
Le but de la présente étude est de comparer prospectivement la sévérité de l’AP induit par les isocyanates chez les Québécois, en mesurant les paramètres fonctionnels respiratoires au moment du diagnostic et deux ans après. Afin d’éprouver l’efficacité d’un tel programme, les sujets d’un groupe dépisté par un programme de surveillance médicale sont comparés aux sujets d’un groupe contrôle atteint également d’AP mais référé de façon habituelle au programme de compensation de la Commission de la santé et de la sécurité du travail du Québec (CSST).
Par ailleurs, une analyse de coûts est effectuée sur un sous-groupe de 49 sujets afin d’estimer d’une part le coût financier global relié au programme de compensation de la CSST et le coût compensatoire relié au préjudice corporel d’autre part et comparer ces coûts entre nos deux groupes décrits ci-haut.
La sévérité de l’AP induit par les isocyanates a été étudiée chez 70 sujets entre 1994 et 2005. Les critères de jugement de l’amélioration de l’AP sont établis selon la littérature médicale. L’hyperexcitabilité bronchique est considérée normale lorsque la CP20 est supérieure à 16mg/ml. Pour notre groupe de sujets, nous avons défini la rémission clinique comme étant l’association d’une CP20 supérieure ou égale à 16mg/ml sans utilisation de corticostéroïdes inhalés (CSI).
Au moment du diagnostic (T0), les sujets dépistés ont une CP20 moyenne (log de la CP20) presque deux fois plus élevée (3.35mg/ml) que celle observée dans le groupe contrôle (1.5mg/ml) traduisant une hyperexcitabilité bronchique plus légère. Ceci est également significatif sur le plan statistique (p=.04) (tableau 1).
Deux ans après le diagnostic, on observe dans le groupe dépisté une augmentation moyenne de la CP20 passant de 3.35 mg/ml à T0 à 4.81 mg/ml à T2 (deux ans après). Dans le groupe contrôle, l’augmentation par contre n’est pas significative (tableau 1). En revanche, aucune différence significative n’a été observée entre les deux groupes pour le VEMS et le DAP.
De même, la rémission clinique telle que définie est non statistiquement significative entre les deux groupes au moment du diagnostic et devient significativement plus élevée dans le groupe dépisté deux ans après (tableau 2).
Par ailleurs, l’analyse des coûts globaux entre 1994 et 2005 démontre une différence non significative entre les deux groupes de l’étude; les coûts reliés au déficit anatomo-physiologique ou DAP sont par contre significativement plus élevés dans le groupe contrôle (tableau 3).
Ces résultats sont concordants avec nos hypothèses de départ relatives à l’efficacité du programme de surveillance. Les sujets avec AP dépistés par un programme de surveillance médicale ont un asthme moins sévère au moment du diagnostic et la rémission clinique est significativement plus élevée à deux ans.
ISBN
9782896313549 (PDF)
9782896313532 (version imprimée)
Mots-clés
Asthme, Asthma, Isocyanates, Surveillance médicale, Medical supervision, Réparation des maladies professionnelles, Compensation of occupational diseases, Diagnostic précoce, Early diagnosis, Coût de la prévention, Cost of safety and health, Étude cas-témoin, Case-referent study, Québec
Numéro de projet IRSST
0099-1860
Numéro de publication IRSST
R-603
Citation recommandée
Labrecque, M., Cartier, A., Malo, J.-L. et Turcot, J. (2009). Comparaison de deux approches différentes pour identifier les sujets atteints d'asthme professionnel aux isocyanates (Rapport n° R-603). IRSST. https://pharesst.irsst.qc.ca/rapports-scientifique/532
