Type de document
Portraits statistiques
Année de publication
1999
Langue
Français
Résumé
L'objectif premier de cette étude est de dresser un profil statistique présentant une description de la situation des affections vertébrales indemnisées, durant la période 1994-1996. Le second objectif vise à dresser un profil détaillé des sous-secteurs économiques où le taux de prévalence des lésions vertébrales indemnisées est le plus élevé. Cette étude a été réalisée à partir de données statistiques provenant des fichiers administratifs de la CSST, ainsi que de données sur la main-d'œuvre provenant d'enquêtes de Statistique Canada.
Le nombre d'affections vertébrales indemnisées[1] a diminué au cours des années '90, passant d'environ 54 000 en 1990 à 32 000 en 1996. Toutefois, l'importance relative des affections vertébrales a augmenté par rapport à l'ensemble des lésions professionnelles, passant de 26,5% à 28,0% des cas indemnisés. Cela s'explique par une diminution plus importante du nombre total de lésions professionnelles indemnisées, que des affections vertébrales indemnisées.
Durant cette période de 1990 à 1996, non seulement le nombre d'affections vertébrales indemnisées a diminué mais aussi le taux d'incidence. Il est passé de 2,1 % en 1990 à 1,2% en 1996, ce qui s'inscrit dans la tendance générale de l'ensemble des lésions indemnisées.
Après ces quelques données sur l'évolution, durant la période de 1990 à 1996, l'étude porte plus spécifiquement sur la situation en 1994-96. Durant cette période, il y a eu plus de 103 000 affections vertébrales indemnisées, soit en moyenne plus de 34 000 par année. Ces affections vertébrales indemnisées ont occasionné plus de 6,3 millions de jours d'absence indemnisés par la CSST, pour des débours totaux de près de 460 millions $.
Annuellement, en 1994-96, il y avait 1,3 affections vertébrales indemnisées par 100 travailleurs, chaque cas nécessitant, en moyenne, 61,5 jours d'absence et des débours de 4 447 $. En fait, cela correspond à une moyenne quotidienne de 2,3 absents, par tranche de 1 000 travailleurs.
Quoique la durée moyenne d'absence ait été de 61,5 jours, dans plus de la moitié des cas cette absence a été de moins de 15 jours et dans 7,1% des cas, de plus de 6 mois. La durée moyenne d'absence n'est donc pas représentative de la tendance centrale. Elle n'est utile que dans le cadre de comparaison du niveau de gravité entre différents regroupements de travailleurs.
Par ailleurs, environ 5,3% des affections vertébrales indemnisées ont mené à une incapacité permanente, dont le taux d'incapacité (APIPP) était, en moyenne de 6,6%. D'autre part, 4% des travailleurs indemnisés pour une affection vertébrale ont eu un plan individualisé de réadaptation (PIR), et 41 % ont eu recours à des traitements de physiothérapie ou d'ergothérapie.
Dans plus de 50% des cas, les affections vertébrales indemnisées surviennent à la colonne lombaire, et dans 75% des cas, il s'agit d'entorses ou de luxations. Le genre d'accident le plus fréquent, ce sont les efforts excessifs en effectuant une tâche, ce qui correspond à plus de la moitié des affections vertébrales indemnisées. Viennent ensuite les réactions du corps (22%) lorsque le travailleur effectue un mouvement, généralement dans une posture fixe, inconfortable ou contraignante. Finalement, le troisième genre d'accident en importance, ce sont les chutes (10%) qui occasionnent des affections vertébrales indemnisées.
Le risque et la gravité des affections vertébrales indemnisées ne sont évidemment pas les mêmes pour toutes les catégories de travailleurs. Le taux d'incidence est deux fois plus élevé pour les salariés de la production de biens que pour ceux de la production de services, soit 2,1% comparé à 1,1%. Toutefois la durée moyenne d'absence est semblable dans ces deux catégories d'activité économique. Par ailleurs, il existe de grandes différences selon la profession exercée. Les professions de l'exploitation des transports (camionneurs, conducteurs, personnel des transports aériens, maritimes, etc.) constituent le groupe le plus à risque.
L'âge et le sexe sont aussi liés à des différences de risque et de gravité des affections vertébrales indemnisées. Les travailleurs plus âgés ont moins d'affections vertébrales indemnisées, toutes proportions gardées, mais celles-ci nécessitent, en moyenne, de plus longues durées d'absence. Par ailleurs, les hommes ont deux fois plus de risque de subir une affection vertébrale indemnisée que les femmes.
Nous avons ciblé, les sous-secteurs ayant les plus importants problèmes liés aux affections vertébrales indemnisées, en utilisant le taux de prévalence comme facteur de classement des sous-secteurs. Nous avons utilisé le taux de prévalence, car il fait la synthèse de l'incidence et de la durée moyenne d'absence. Nous présentons toutefois, en annexe, le classement de tous les sous-secteurs selon différents indicateurs et mesures.
Il y a 41 sous-secteurs où les travailleurs ont un taux de prévalence des affections vertébrales indemnisées, au moins deux fois supérieur à la valeur correspondante pour l'ensemble des travailleurs du Québeс (2,3 %0). Certains de ces sous-secteurs font partie du groupe cible en raison de l'importance de l'incidence des affections vertébrales indemnisées, d'autres en raison de la gravité élevée des cas qui surviennent.
Lorsqu'en plus, on tient compte du nombre de cas indemnisés, cinq sous-secteurs ressortent alors de façon assez évidente. Il s'agit des entrepreneurs spécialisés de la construction, des services de soins de santé hors institution et services connexes, soit les CLSC, de la fabrication de meubles de maison, de l'industrie de la fabrication des boissons et du commerce de détail - ateliers de réparation de véhicules automobiles. Ces sous-secteurs constituent les cibles les plus prioritaires car ils combinent une incidence ou une gravité élevée à un grand nombre d'affections vertébrales indemnisées. Ils se retrouvent dans des domaines d'activité économique très différents, soit la construction, le manufacturier et les services. Par ailleurs, parmi l'ensemble des sous-secteurs ciblés, les professions de manœuvres et manutentionnaires ressortent fréquemment.
Les principales caractéristiques des affections vertébrales indemnisées, pour chacun des soussecteurs ciblés, sont aussi présentées dans cette étude. Il ressort que les caractéristiques des affections vertébrales indemnisées ne sont pas les mêmes dans tous ces sous-secteurs. Bien que dans la majorité des cas, le siège et la nature de la lésion sont semblables à ce qui existe pour l'ensemble des affections vertébrales indemnisées au Québec, il y a souvent des différences en ce qui concerne l'agent causal de la blessure, et parfois pour le genre d'accident.
[1] On entend, par affections vertébrales, l'ensemble des lésions spécifiques et non spécifiques survenues à la colonne vertébrale et pour lesquelles une indemnité a été versée par la CSST.
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Mots-clés
Affection vertébrale, Spinal disease, Maux de dos, Backache, Évaluation statistique, Statistical evaluation, Réparation-accidents et maladies, Work compensation, Institution publique de prévention, Public osh institution, Méthodologie, Methodology, Relation profession-maladie, Occupation-disease relation, Absentéisme, Absenteeism, Analyse socio-économique, Socio-economic analysis, Québec
Numéro de projet IRSST
0095-8020
Numéro de publication IRSST
R-228
Citation recommandée
Duguay, P. et Massicotte, P. (1999). Profil statistique des affections vertébrales survenues au Québec entre 1994 et 1996 et indemnisées par la CSST (Rapport n° R-228). IRSST. https://pharesst.irsst.qc.ca/stats/45
